Le mois de la femme sans femme à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle de mars 2021 sont connus et on constate parmi les huit prétendants une représentativité féminine nulle au moment où la notion de « parité » a dépassé l’étape du discours politique, et fait partie intégrante de la Constitution congolaise.
La Direction générale des affaires électorales (DGEA) a clôturé le lundi 08 février 2021 l’opération d’enregistrement de candidatures à l’élection présidentielle prévue en mars 2021. Huit leaders politiques ont déposé leur dossier de candidature et pas une seule femme parmi ces derniers.
Il faut dire que le retrait de Claudine Munari du processus électoral, laissait présager cette situation. Seule candidate féminine à la dernière élection présidentielle de mars 2016, où elle était arrivée 4e avec 1,54% des voix, elle est seulement la deuxième femme à s’être portée candidate à une élection présidentielle après Angèle Bandou en 1992 et 2002.
Pourtant la société congolaise semble vouloir accorder davantage d’espace d’expression aux femmes Congolaises. En témoigne les innovations constitutionnelles de 2015 qui assurent une parité homme – femme. « La loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives », stipule le premier alinéa de l’article 17 du texte fondamental.
On en vient à se demander si le problème provient du niveau d’intérêt des femmes à participer pleinement à la vie politique dans notre pays ou de l’espace d’expression qui leur est donné dans le processus de décision ?
Aujourd’hui, 8 femmes sur les 36 membres qui constituent le gouvernement participent à conduire notre pays vers une meilleure destinée. Un chiffre en nette évolution par rapport aux années précédentes. La mise en place du Ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement est l’une des mesures prises par le gouvernement pour promouvoir l’émancipation de la femme.
En 2016, ce Ministère avec l’appui du Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) a élaboré un programme national de promotion du leadership féminin en politique et dans la vie publique en République du Congo allant de 2017 à 2021.
Ce programme est une étape majeure dans les efforts de la République du Congo visant à l’autonomisation et à l’égalité des femmes. Certes le fossé est actuellement immense, toutefois il sied d’agir à tous les niveaux pour asseoir des valeurs égalitaires dans la société et libérer le potentiel des femmes.