Pointe-Noire, une ville pétrolière confrontée à une énième pénurie de carburant
Cela fait plus d’une semaine que le trafic routier de la capitale économique, Pointe–Noire, connaît d’importantes perturbations. Pour cause la nouvelle pénurie de carburant à laquelle font face les stations-service de la ville océane.
Depuis bientôt deux semaines, il est difficile de faire le plein de carburant dans les stations-services à Pointe-Noire.
Plusieurs d’entre elles peinent à s’approvisionner en super et sont en rupture de stock pour leurs clients.
Un manque de carburant qui met à mal les activités de transports et les déplacements des usagers de la route.
On observe des files d’attente interminables devant les stations-services, une situation handicapante pour les chauffeurs de véhicule de transport en commun dont l’activité commerciale est lourdement impactée.
Après des heures d’attente voire toute une journée dans l’espoir d’approvisionner leurs véhicules, de nombreux automobilistes se voient contraint de payer de pots-de-vin à certains pompistes verreux, pour obtenir le précieux liquide, témoignent plusieurs chauffeurs.
« Je suis à la station depuis 05 heures du matin dans l’espoir d’être servi en premier. Il a fallu donner un bonus de 2 000 francs CFA à un pompiste pour être servi autour de 08 heures. C’est difficile de vivre dans une telle configuration », s’indigne un taximan.
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Une pratique devenue fréquente lors des pénuries de carburant dans le pays, que fustigent les usagers de la route.
« C’est inadmissible de payer des pots-de-vin pour être servi alors que tu as de quoi payer la totalité de ta facture. Des pompistes nous compliquent la vie à pareille circonstance », dénonce Arnaud Poungui, un chauffeur de bus.
Soucieux de pouvoir poursuivre leurs activités, d’autres automobilistes s’approvisionnent auprès de revendeurs clandestins « les Kadhafi ».
Ce qui n’est pas sans conséquences sur le véhicule, fait savoir un usager de la route.
« Il est difficile de trouver du carburant pur chez les Kadhafi surtout lorsqu’il y a pénurie d’essence ou de gasoil dans la ville. C’est un produit à risque, ça endommage souvent le moteur. Mais on n’a pas le choix », dit-il.
Une nouvelle pénurie de carburant dans les stations-service qui ne surprend presque plus les usagers de la route au Congo, bien que le pays soit classé 6ème producteur de pétrole d’Afrique avec 354 000 barils produit par jour.