Déclaration de Denis Sassou Nguesso lors du Débat Général de la 75e session ordinaire de l’UNGA
Le Président de la République, Denis Sassou Nguesso a prononcé une déclaration à l’occasion du Débat Général de la 75e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies ce 24 septembre par visioconférence. Nous publions l’intégralité de son discours.
Monsieur le Président de l’Assemblée générale ;
• Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies ;
Je voudrais, Monsieur le Président, vous adresser mes vives félicitations pour votre élection à la présidence de la 75ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU.
Je rends également un hommage mérité à Monsieur Tijjani MUHAMMAD-BANDE, votre prédécesseur, pour le travail réalisé lors de la 74ème Assemblée générale.
Je souhaite traduire toute ma gratitude à Monsieur Antonio GUTERRES, Secrétaire général des Nations Unies, pour sa persévérance dans la recherche de solutions aux différents défis auxquels se trouve confrontée la communauté internationale.
• Monsieur le Président ;
Le monde fait actuellement face à une crise sanitaire inédite qui met en relief les écarts flagrants entre les systèmes de santé des pays développés et ceux des pays en développement, en termes de capacité de riposte aux grandes pandémies.
Une telle situation interpelle les acteurs bilatéraux et multilatéraux sur les moyens adéquats à mettre en œuvre face à cette pandémie qui affecte gravement la survie de l’humanité.
Dès lors, il importe d’intensifier la solidarité internationale pour une organisation harmonieuse et complémentaire des stratégies afin d’éradiquer cette pandémie.
• Monsieur le Président ;
Je note, avec un intérêt soutenu, la haute portée du thème de ce débat général, à savoir « l’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmons notre attachement collectif au multilatéralisme – faire face à la COVID-19 par une action multilatérale efficace ».
En effet, renforcer les mécanismes multilatéraux de coopération, dans le cadre de la lutte contre le CORONAVIRUS, tel est énoncé le défi qui s’impose à l’ensemble de la communauté internationale, au regard de l’ampleur des incidences économiques et sanitaires, induites par ce fléau.
A n’en point douter, aucune sortie de cette crise sanitaire sans précédent et aucun développement ne sont désormais possibles en autarcie.
L’ONU reste donc le principal instrument en mesure de mobiliser les Etats, dans le cadre d’un effort de compromis, voire de consensus, autour d’une action collective contre les inégalités et les vulnérabilités.
Devant la conjoncture difficile que traverse l’économie mondiale, la réaffirmation du multilatéralisme constitue le socle essentiel de l’action internationale pour concrétiser nos engagements collectifs, en particulier pour assurer l’accès à la couverture sanitaire universelle, promouvoir l’éducation pour tous, protéger l’environnement et préserver durablement la paix.
• Monsieur le Président ;
En célébrant le 75ème anniversaire de l’ONU et malgré les progrès accomplis, nous assistons encore à la résurgence des privations insoutenables pour les peuples.
Ainsi, l’instauration de la « santé pour tous » enregistre des difficultés réelles.
L’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes reste une priorité internationale.
Cependant, nous n’y parviendrons que si les Etats disposent des ressources nécessaires, dans un monde véritablement en paix.
• Monsieur le Président ;
La République du Congo est préoccupée par la recrudescence du terrorisme et de l’extrémisme violent ainsi que par la prédominance des conflits armés dans le monde.
Il en est ainsi de la crise libyenne dont les ramifications affectent de plus en plus les Etats du Sahel.
A ce sujet, mon pays, qui assure la présidence du Comité de Haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, réaffirme la primauté d’une solution politique favorisant la tenue de la conférence inter-libyenne inclusive de réconciliation nationale.
Les différentes réunions tenues à Brazzaville et la conférence de Berlin sur la paix en Libye ont encouragé les acteurs de ce conflit à privilégier le dialogue, dans le cadre d’une approche multilatérale incluant l’ONU. A cet effet, la Feuille de route adoptée le 30 janvier 2020 à Brazzaville reste d’actualité.
L’Est de la République Démocratique du Congo reste toujours sous la menace des groupes armés.
Dans le même registre, la République Centrafricaine, qui se prépare à une élection présidentielle en décembre 2020, affiche une situation rendue instable par l’activisme meurtrier des bandes armées.
De son côté, la Syrie est toujours confrontée, depuis 2011, à une guerre civile, aux conséquences dévastatrices.
Les relations israélo-palestiniennes restent tendues en dépit des résolutions pertinentes des Nations Unies prônant la création de deux Etats indépendants.
Par ailleurs, la situation de la République de Cuba appelle la levée des sanctions unilatérales, en conformité avec la Charte des Nations Unies.
Enfin, le 75ème anniversaire de l’ONU coïncide avec celui du premier essai nucléaire. L’humanité se devrait de proscrire à jamais l’usage de l’arme nucléaire.
• Monsieur le Président ;
Au moment où nous célébrons le 75ème anniversaire de l’ONU, subsiste toujours une injustice historique qu’il sied de réparer, en garantissant à l’Afrique toute sa place au sein du Conseil de sécurité.
En sa qualité de membre du Comité des Dix de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, mon pays réaffirme solennellement l’urgence de rendre effective la représentativité de l’Afrique au sein de cet organe de l’ONU.
Ainsi, se consolideront davantage les valeurs de paix, de solidarité, d’équité et de progrès qu’incarne l’Organisation des Nations Unies
.
• Vive l’ONU !
• Vive la coopération internationale ! Je vous remercie.