Les deux chambres du Parlement congolais ont pour la 9e fois autorisé la prorogation de l’état d’urgence en République du Congo avec maintien du couvre-feu de 20h00 à 05h00 dans les deux principales villes du pays, Brazzaville et Pointe Noire. Une restriction de mouvements des personnes qui commence à susciter le mécontentement des populations.
Malgré une évolution plutôt positive de la situation épidémiologique du Covid-19 dans notre pays, les autorités congolaises se sont à nouveau accordées sur la reconduction du couvre-feu.
Une mesure qui crée une vague d’indignation au sein des populations en particulier celles des départements de Brazzaville et Pointe-Noire, dont les horaires de couvre-feu (20h00 à 05h00), perturbent les activités économiques et sociales.
« Est-ce que le virus ne circule que la nuit ? ». La question est de plus en plus récurrente et s’impose aux débats populaires.
Pour Divin, habitant de Pointe-Noire, il y a un manque de cohérence entre la réalité et les mesures gouvernementales. « On se voit toute la journée, les gestes barrières sont de moins en moins respectés, les lieux publics tels que les marchés ne sont même plus désinfectés, le nombre de cas diminus, mais on maintient le couvre-feu ? Ça n’a pas de sens !. »
Ni les résultats encourageants présentés par le coordonnateur national du Comité de riposte contre le Covid-19, ni la réouverture des frontières aériennes le 24 août dernier et tout récemment l’annonce de la reprise des cours, n’auront manifestement suffi à convaincre les autorités congolaises à revoir le dispositif du couvre-feu.
Pour ces dernières le discours reste le même, « la pandémie ne semble pas encore donner des signes évidents d’essoufflement. ». Elles entendent donc pleinement jouer leur rôle, « celui d’assurer la protection des populations », a laissé entendre le président du Sénat, Pierre Ngolo, lors de la dernière présentation au Sénat du projet de loi portant prorogation de l’État d’urgence le 5 septembre dernier.
Précipitation et courses effrénées à l’approche de l’heure du couvre-feu accompagneront le quotidien des Brazzavillois et des ponténégrins pendant des semaines encore, les plus pessimistes envisagent déjà finir l’année 2020 dans cet état d’exception.