Suspension à « l’immédiat » de l’exploitation artisanale des polymétaux au Congo
Ce jeudi 19 janvier, le gouvernement congolais a décidé de suspendre sans délai l’exploitation artisanale des polymétaux sur toute l’étendue du territoire national. Une mesure consécutive à l’exploitation illégale de mines dans le périmètre minier de la Société de recherche et d’exploitation minière (SOREMI) dans la Bouenza par des artisans et des comptoirs d’achat.
Le Conseil des ministres s’est réuni au Palais du Peuple, à Brazzaville ce jeudi 19 janvier, sous l’autorité du président de la République, Denis Sassou Nguesso.
Plusieurs affaires étaient inscrites à l’ordre du jour au nombre desquelles deux (02) communications dont une au titre du ministère en charge de la Géologie.
Prenant la parole, le ministre d’Etat, en charge des Industries minières et de la géologie, Pierre Oba, a présenté aux membres du gouvernement, la communication relative à une mission qu’il a conduit du 15 au 17 janvier derniers dans le périmètre minier de la Société de recherche et d’exploitation minière (SOREMI), à MFouati, dans le département de la Bouenza.
Cette visite de travail a permis au ministre d’Etat et à sa suite de s’enquérir de la réalité sur le terrain de la situation qui prévaut dans cet espace dans la « perspective de proposer des approches de solutions concrètes, efficaces et pérennes », rapporte le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua lisant le compte rendu du Conseil des ministre.
Il en ressort :
- la présence des artisans et des comptoirs d’achat sur le périmètre minier de la SOREMI ;
- présence de nombreux ressortissants étrangers exploitants artisanalement sans autorisation ;
- exploitation illégale sur les sites de la SOREMI ;
- des preuves (images) de l’attaque et pillage de la base vie de la SOREMI orchestrés par les artisans ;
- témoignage du vol du minerai dans l’entrepôt de la SOREMI ;
- présence de plusieurs sacs de minerais extraits et stockés à la carrière de Mfouati prêts à la vente, le minerai stocké dépasserait les 100 tonnes ;
- faits d’incursion répétée des artisans dans la carrière de Yanga-Koubenza ;
- les artisans ont conscience de la nécessité de se conformer aux lois et règlement de la République ;
- les artisans ont conscience de la précarité de leur activité. Néanmoins celle-ci contribue, tant soit peu, à leur équilibre social.
Face à cette situation, le conseil des ministres a décidé des « mesures immédiates de sauvegarde ». Il s’agit :
- sécuriser les investissements de SOREMI ;
- rétablir l’ordre dans la zone des activités de la SOREMI ;
- interdire l’artisanat minier des polymétaux dans les sites du périmètre minier de SOREMI ;
- suspendre à l’immédiat l’exploitation artisanale des polymétaux sur l’étendue du territoire national ;
- mettre en place un système de sécurisation, par la force publique des sites de Mfouati, Hapilo, Lungou, Yanga-Koubenza et Ngolo-Ndoua ;
- déguerpir les artisans des différents sites d’extraction ;
- recenser les artisans nationaux ;
- mettre en place un comité de suivi aux fins de s’assurer de la bonne exécution de toutes les mesures arrêtées ;
- régulariser les artisans congolais en les encourageant à demander des autorisations d’exploitation artisanale par le biais de la direction départementale des mines et de la géologie ;
- identifier des espaces libres en vue de permettre aux artisans légaux d’exercer les activités y relatives ;
- suspendre les activités des négociants et des comptoirs ;
- écouler les stocks extraits illégalement, dans un délai de trois (03) jours, sous l’autorité du Préfet du département de la Bouenza ;
- interdire d’exploiter les polymétaux issus de l’exploitation artisanale jusqu’à nouvel ordre.
In fine, le Chef de l’Etat a instruit le gouvernement de traiter cette situation « sans délai et de façon radicale avec la même rigueur », peut-on lire sur le compte rendu du conseil des ministres.
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