L’OCDH suggère un report de l’élection présidentielle
L’Organisation Congolaise de défense des Droits Humains (OCDH) a manifesté sa désapprobation quant à la tenue de l’élection présidentielle des 17 et 21 mars prochain. Nous avons interviewé le directeur exécutif de l’OCDH, Trésor Nzila, qui a justifié cette position.
À quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, l’OCDH acteur de la société civile congolaise émet de sérieuses réserves sur la sincérité et la transparence du scrutin à venir.
Trésor Nzila, directeur exécutif de l’OCDH, affirme que les élections de mars prochain « ne sont ni justes, ni équitables pour plusieurs raisons : le Gouvernement à la main mise sur la Commission Nationale Électorale Indépendante (CNEI), sur les institutions en charge d’organisation des élections y compris même sur l’institution en charge de gestion du contentieux électoral. C’est ce qui fait que les conditions de cette élection ne soient pas transparentes. ».
Un point de vue qui, selon lui, serait partagé par la majeure partie de l’opinion, qui ne manifesterait aucun engouement à participer aux opérations d’enrôlement. « Nous avons vu un intéressement des citoyens en 2016 parce qu’il y avait un petit espoir d’avoir une compétition qui pouvait assurer le respect du choix du peuple. En 2021 le congolais ne croit plus en la façon d’organiser les élections, c’est un jeu qui est gagné d’avance. », a-t-il affirmé.
L’OCDH suggère une rencontre entre les différents acteurs politiques afin qu’à travers une démarche consensuelle ces derniers puissent s’accorder sur « les conditions nécessaires à la tenue d’une élection crédible et éventuellement décider du report de l’élection si c’est nécessaire », a conclu Trésor Nzila.
Pour rappel, l’article 65 de la Constitution congolaise stipule que le Président de la République reste en fonction jusqu’à la fin de son mandat qui, sauf cas de force majeure reconnue et déclarée par la Cour constitutionnelle, doit coïncider avec la prise de fonction effective de son successeur élu.