Deux ministres dépêchés sur le site de Sounda pour clarifier la situation
Le site de Sounda situé dans la sous-préfecture de Kakamoeka est sous le feu des projecteurs depuis la mise en ligne sur les réseaux sociaux d’images mettant en exergue la présence d’une société d’exploitation de minerai sur ce site.
La localité de Sounda, dans le département du Kouilou, abrite le site de construction de la centrale hydroélectrique, un projet de nombreuse fois évoqué par les autorités de la République, qui malheureusement n’a jamais vu le jour.
Ce site exclusivement réservé à la construction du barrage accueillerait depuis le 3 juin la base vie de la société chinoise First Republic Resource, qui s’y serait installée dans le but d’exploiter de l’or.
Une occupation qui a suscité une vague de contestations chez les habitants de la localité qui l’ont dénoncé. L’information fera ensuite le tour des réseaux sociaux alertant ainsi les autorités compétentes.
Ces populations dénoncent la spoliation du site par la société chinoise et le non-respect de l’environnement.
« Les montagnes sont percées, la terre creusée et le sable déversé dans les cours d’eau. Lorsqu’il pleut, les grandes rivières bouchées ne peuvent plus recevoir les eaux provenant des petits ruisseaux », témoignent les riverains.
La société bien que disposant d’un permis d’exploitation s’est installée sur le lieu sans y mener une étude environnementale et sans disposer de tous les documents lui permettant de débuter l’exploitation, a révélé le constat fait par une délégation des sénateurs qui avait fait le déplacement afin de s’informer de la situation.
« Il est question de démarrer une activité en bonne et due forme en respectant les lois de la République. C’est pourquoi, nous avons suspendu le démarrage avant que toutes les conditions ne soient réunies en commençant par l’étude d’impacts de l’environnement », avait déclaré Audy Koubaka, conseiller juridique de la société chinoise.
Dans le but de clarifier la situation et rétablir l’ordre, le ministre d’Etat en charge des mines, Pierre Oba et son homologue des Affaires foncières et du domaine public, Pierre Mabiala ont effectué une descente sur le site de construction le jeudi 23 juin.
Constat fait cette fois par les membres du gouvernement et leur délégation, l’exploitation de l’or sur le site de Sounda ne serait pas l’œuvre de la société chinoise First Republic Ressource qui n’aurait semble-t-il pas encore débuté l’exploitation de l’or. Elle serait plutôt celle des orpailleurs artisanaux qui se livrent à cette activité pour nourrir leur famille.
« Nous, on vit à l’aide de l’or, si on n’a pas 1000 frs on ne peut pas nourrir nos enfants », s’est exprimé un orpailleur.
Une délimitation du site du barrage de Sounda et de la base de la société chinoise devra être faite, a ordonné le ministre Pierre Oba qui a rappelé que dès la reprise des travaux de construction du barrage, la société devra mettre fin à ses activités.
Le président de la République Denis Sassou Nguesso avait demandé au gouvernement lors du Conseil des ministres du 26 mai, de procéder à la construction du barrage de Sounda en vue de l’accroissement de la production et de l’offre d’électricité .
Rappelons que la cérémonie officielle du lancement des travaux du barrage de Sounda patronnée par le président Fulbert Youlou a eu lieu le 24 mars 1961.