Une française condamnée pour l’abandon d’un enfant qu’elle venait d’adopter à Brazzaville
Une citoyenne française vient d’être condamnée à 10 mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir abandonné un enfant qu’elle avait adopté quelques mois auparavant à Brazzaville.
Ingrid L., quadragénaire française a été condamnée à 10 mois de prison avec sursis, par le Parquet de Draguignan dans le Var, pour délaissement de mineur rapporte le quotidien régional Var Matin.
C’est suite à une procédure d’adoption ouverte en 2015, que la Française obtient deux ans plus tard l’adoption plénière de Michel, un petit garçon recueilli par un orphelinat de Brazzaville après avoir été abandonné par ses géniteurs à l’âge de 8 mois.
Assistante sociale dans un service d’action éducative en milieu ouvert, Ingrid L. avait un profil idéal pour la réintégration au milieu familial de Michel. Pourtant, au moment de son retour en France, la mère adoptive décide d’abandonner une nouvelle fois le petit garçon.
Au cours de son procès, Ingrid L. a tenté de justifier son acte par son incapacité à gérer l’enfant. « Lors de la semaine que j’ai passée avec lui, il était ingérable. Il fallait constamment le surveiller. Tout le temps, à chaque minute. J’ai senti qu’il serait finalement mieux à l’orphelinat qu’avec moi. », dit-elle.
Elle dit également ne pas avoir réalisé que la procédure d’adoption qu’elle avait lancé était définitive.
Des justifications à la limite de la cohérence, qui ont conduit de le Parquet de Draguignan à prononcer une condamnation de l’accusée, de 10 mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle en contact avec des mineurs, la privant ainsi de son emploi.
Pour Me Muriel Gestas qui défend les intérêts de l’enfant, il est urgent que soit prononcée une déchéance de l’autorité parentale d’Ingrid L. afin de trouver un placement en famille d’accueil pour l’enfant devenu français en 2017 et toujours coincé à Brazzaville.
Elle regrette le traumatisme infligé à ce dernier, « cet enfant, qui n’est plus adoptable, n’est pas un cas lambda, il a vécu un traumatisme spécifique après un premier abandon à l’âge de huit mois et un nouveau quand sa maman l’a abandonné à l’orphelinat devant tous les autres gamins qui lui disent aujourd’hui t’as vu, la maman blanche elle n‘a pas voulu de toi. ».