Opposition congolaise : la concertation de Madingou n’aurait pas tenu toutes ses promesses
Pascal Tsaty-Mabiala, Claudine Munari, et Guy Brice Parfait Kolelas ont animé conjointement une conférence de presse ce 30 novembre 2020. Il s’agissait pour ces leaders de partis d’opposition de restituer les conclusions de la concertation de Madingou à leurs militants et plus largement aux congolais.
L’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS), l’Union des Démocrates Humanistes (UDH-Yuki), et du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST) ont organisé une conférence de presse conjointe dans le but d’édifier leurs militants et l’opinion sur les tenant et les aboutissants de la participation de leurs partis à la concertation de Madingou.
Vivement critiquée, la question de la présence des partis de l’opposition à la concertation divise. Pascal Tsaty Mabiala, dans son propos introductif, a rappelé le contexte ayant amené les acteurs politiques de l’opposition à prendre part à la messe politique de Madingou.
L’opposition, dit-il, espérait obtenir un consensus sur les problématiques dont les points de vue divergent de ceux de la majorité, et trouver des accords sur les conditions de préparation et de tenue de l’élection présidentielle prochaine. Ceci, en vue de réduire au maximum les cas de contestation et garantir la crédibilité et la sincérité de l’échéance électorale à venir.
En dépit de l’optimisme affiché par les leaders des partis politiques de l’opposition, leurs attentes n’ont globalement pas été satisfaites. « Nous ne nous sommes pas accordés sur 3 éléments essentiels qui pour nous conditionnent la fiabilité du processus électoral : la maîtrise du Code électoral, le renforcement des compétences de la CNEI [Commission nationale électorale indépendante, ndlr], le plafonnement des dépenses des campagnes électorales. », a regretté le chef de file de l’opposition congolaise.
Selon ce dernier, la majorité et l’administration font preuve de mauvaise foi dans la mise en œuvre des actions visant à garantir la crédibilité et la sincérité du vote. « D’une concertation à une autre, nos partenaires, à savoir l’administration et la majorité au pouvoir manifestent peu d’intérêt à l’application rigoureuse des résolutions et recommandations qui en découlent, notamment celles qui touchent à la fiabilité du Code électoral. », a fustigé le premier secrétaire de l’UPADS.
En définitive, Madingou n’aura été le théâtre que d’une maigre victoire pour l’opposition congolaise, à savoir la prise en compte des représentants des partis politiques et des candidats à tous les niveaux de compilation des résultats ainsi que leur prise en charge par l’Etat.
Sans regretter leur participation, qui au contraire disent-ils, mériterait de la « reconnaissance », Tsaty Mabiala et ses pairs affirment que la classe politique tout entière a raté une occasion de montrer qu’elle était « suffisamment élevée ».