La rencontre du 6 mars à Vienne entre le cartel de l’OPEP, la Russie, Azerbaïdjan, et Kazakhstan s’est soldée par un échec dramatique. La Russie a rejeté la demande de l’Arabie Saoudite qui consistait à réduire de façon prolongée la production afin de stopper la chute libre des cours du Brent due au coronavirus.
Le ministre russe Alexander Novak a rejeté la proposition de procéder à une réduction collective de la production. L’OPEP a répondu en levant toutes les limites à sa propre production, l’Arabie Saoudite promet d’augmenter sa production à des niveaux records ce qui a dans le même temps entraîné une chute des cours de plus de 20%.
C’est désormais une guerre de prix qui est déclarée entre les grands producteurs qui pourrait avoir des conséquence fâcheuses sur l’ensembles des pays exportateurs comme le Congo, au moment où des discussions restent en cours pour le décaissement de la deuxième tranche de l’accord de facilité élargie de crédit signé en juillet dernier avec le Fonds monétaire international.
Selon le spécialiste du pétrole africain, Jean-Pierre Favennec interviewé par RFI « Il va y avoir pour les pays producteurs de pétrole, en particulier les Africains, une perte de recettes pendant quelques semaines ou quelques mois, donc il est certain que pour quelque temps, la situation va être très compliquée dans ces pays-là. Certains ont des réserves de devises qui pourraient leur permettre de tenir, d’autres sont dans des situations plus difficiles. Ça va être difficile, mais je ne pense pas que ce soit une catastrophe pendant très longtemps ».
Pour rappel, les importations chinoises de pétrole en baisse ont entraîné fin janvier 2020 une baisse du prix du baril de pétrole qui est passé en dessous de la barre des 50 dollars seuil qui n’avait plus été dépassé depuis 2018. Estimé à 63 dollars en début d’année, en l’espace de deux mois l’or noir a perdu près de 30 dollars et s’échange désormais à un peu plus de 32 dollars, soit son niveau le plus bas depuis 2016.