Le Sénat a interpellé le gouvernement ce jeudi 7 mars sur les raisons derrière la persistance de la pénurie d’eau et d’électricité, en dépit des paiements réguliers des factures par la population.
Une séance des questions orales avec débat a eu lieu ce jeudi 7, à l’Hémicycle du Sénat, à Brazzaville. Au cours de cette session, la sénatrice Hortense Bomby Kickouama a soulevé une interrogation cruciale : « Monsieur le ministre, en dépit des efforts des pouvoirs publics pour une meilleure desserte en eau et en électricité, rien ne semble changer. La société Energie électrique du Congo avait fixé la date de fin des travaux de réparation sur les lignes électriques, mais elle l’a modifiée à plusieurs reprises. Pourquoi la pénurie en eau et en électricité persiste-t-elle alors que les factures sont régulièrement payées par les populations ?«
Répondant devant la chambre haute du parlement, le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Emile Ouosso, a abordé les défis en jeu : “L’électricité nous en avons assez à Pointe-Noire, mais acheminer 300 mégawatts. à Brazzaville, qui en a besoin pose problème, parce que le réseau qui date de 1982 n’a jamais été entretenu comme il faut.”
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Pour résoudre ces problèmes de gouvernance dans les secteurs de l’eau et de l’électricité, le ministre a souligné la nécessité de réformes engagées depuis 2001 et accélérées en 2018. Il a annoncé plusieurs initiatives, notamment le Plan Mattei, un programme italien de 5 milliards d’euros visant à fournir de l’eau potable dans tout le pays, ainsi que des partenariats en cours avec l’Agence française de développement (Afd) et la Banque africaine de développement (Bad).
Pour l’électricité, le ministre a évoqué les mesures en cours, notamment le projet d’appui au secteur d’électricité (Pasel), financé par la Banque mondiale, qui devrait améliorer le transport d’électricité entre Pointe-Noire et Brazzaville. Des projets de construction de barrages et d’augmentation de la production solaire sont également en cours pour répondre à la demande croissante.
Emile Ouosso a conclu en assurant que les réformes entreprises donneront des résultats dans les années à venir, malgré le temps perdu dans leur mise en œuvre.
L’Etat congolais avait procédé l’année dernière à la concession de quatre barrages hydroélectriques. Ces concessions font partie des réformes instituées dans le secteur de l’électricité au Congo depuis 2003 impliquant la séparation fonctionnelle des segments production, distribution et commercialisation.