Diaspora

Royal Air Maroc : 15 jours de rétention injustifiée pour un passager congolais

Les faits sont rapportés, dans un communiqué de presse, par le Groupe antiraciste d’accompagnement des étrangers et des migrants (GADEM), une association marocaine de protection des droits des personnes étrangères. Un passager congolais en transit à l’aéroport international de Casablanca s’est vu refusé l’embarquement vers la France, pays où il réside régulièrement depuis plus de 30 ans, et confisqué son passeport par la Royal Air Maroc, le contraignant à l’errance pendant deux semaine en zone de transit.

Une décision unilatérale de la RAM

Atteint d’un grave problème cardiaque, M. BN, originaire de la République du Congo résidant en France, est contraint de prolonger son séjour à Brazzaville. Parti de Paris avec un récépissé de demande de renouvellement de titre de séjour, il rentre de son pays d’origine le 23 août date coïncidant avec l’expiration dudit document.

En transit le 24 août à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca, il se voit refusé l’accès à l’appareil par la compagnie aérienne au motif qu’il ne disposerait pas de documents valides lui permettant d’entrer sur le territoire français et ce bien que la PAF marocaine n’eut semble-t-il opposé aucun refus à son embarquement. Deux agents de la PAF aurait assuré à BN ne pas comprendre sa situation et qu’il n’y avait pour eux « aucun problème d’ordre administratif » rapporte l’association.

Cette première décision unilatérale de la RAM semble s’expliquer par la crainte de la compagnie de se voir sanctionner si elle achemine sur le territoire européen « des étrangers qui ne sont pas en possession des documents de voyage requis » précise le communiqué de presse.

La RAM fait du zèle et lui confisque son passeport 

Après plusieurs jours de négociation et face au refus catégorique de la RAM, la famille de M. BN aurait alors décidé de lui acheter un nouveau billet d’avion auprès de la compagnie Air France pour un vol le 6 septembre.

Le passager va à nouveau se heurter à la compagnie qui va lui confisquer son passeport : « le chef d’escale de la RAM ne veut pas me rendre mon passeport » a-t-il dénoncé au GADEM. La compagnie chérifienne ne lui propose qu’une seule option : un aller simple pour le Congo Brazzaville à laquelle il oppose un refus malgré les pressions pour tenter de le faire fléchir.

L’association détaille qu’au début de sa rétention en zone de transit BN avait accès au « salon de la RAM » dans lequel il avait accès a un hébergement, un sanitaire, et des ravitaillements. Cependant une fois son refus d’embarquer pour Brazzaville exprimé, ces « avantages » lui ont été retirés. BN
« a dû dormir à même le sol dans la zone de transit. Seuls des policiers de la PAF lui donnaient de quoi se nourrir et les médicaments que M. BN doit impérativement prendre pour stabiliser ses problèmes cardiaques. » affirme le GADEM.
La RAM ne le laisse finalement prendre un avion que le 7 septembre en début d’après-midi pour rentrer à Paris sans plus d’explication. Le GADEM a reçu dans la soirée la confirmation de son entrée sur le territoire. 

Les plaintes se multiplient

Le GADEM a suivi plusieurs situations similaires, en juillet 2017 un ressortissant angolais régulièrement résident en France resté 2 jours en zone de transit, en 2019 une ressortissante nigériane résidante en France retenu huit jours.

Sur les reseaux sociaux les videos de dénonciations sur le mauvais traitement des passagers subsahariens se multiplient à l’encontre de la compagnie. En janvier 2018 un « officiel » libérien (l’individu se présente comme tel dans la vidéo) en pleine discussion avec des responsables de la RAM est filmé par un voyageur. Il dénonce les conditions de traitement des voyageurs de son pays et menace de demander des sanctions contre la RAM au Libéria.

Une autre vidéo dénonce le traitement réservé aux voyageurs d’Afrique noire en transit à l’aéroport Mohammed V où des dortoirs ont été installé et exclusivement réservés aux africains noirs quand les passagers occidentaux issus des mêmes vols sont logés dans des chambres individuelles dans des hôtels.

Pour l’heure aucune réponse officielle de la part de la Royal Air Maroc n’a été faite, des sites d’actualité marocains indiquent toutefois que des sources au sein de la compagnie réfutent catégoriquement cette version de l’histoire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page