Imbroglio médiatique autour de l’affaire Rocil Otouna
L’actualité de cette fin de semaine a été marquée par une information qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Reprise dans la presse, elle prétend qu’une sanction aurait été infligée au journaliste Rocil Otouna, suite à une question « dérangeante » posée au ministre de la Justice lors d’une émission en direct le 30 avril dernier.
Large diffusion sur les réseaux sociaux a été faite d’une information selon laquelle Rocil Otouna, journaliste présentateur de Télé Congo par ailleurs attaché de presse au ministère de la Communication aurait été démis de ses fonctions.
La rumeur précise que c’est suite à une question gênante posée au ministre de la Justice, Aimée Wilfrid Bininga, invité sur le plateau de la Télévision Nationale pour le débriefing du Message à la Nation du Chef de l’Etat que la sanction serait tombée.
L’ébruitement de l’anecdote qui coïncidait avec la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse aura éclipsé le message du ministre de la Communication, Thierry Moungalla, qui tenait, ce dimanche 3 mai un point de presse pour l’occasion.
Le ministère de la Communication et des Médias a publié un communiqué, dans lequel il fait une mise au point de la situation. Il dément ce qu’il qualifie « d’informations totalement infondées et mensongères » affirmant que M. Otouna n’a jamais été sanctionné ou relevé de ses fonctions.
Le ministère déplore la reprise de l’information par des médias de grande audience, selon lui, « la confusion faite entre cette affaire monté de toutes pièces et la journée symbolique consacrée à la liberté de la presse n’est pas le fait du hasard ».
Dans la soirée, la chaine nationale elle même avait repris cette information. Le président du Conseil Supérieur de la Liberté de la Communication, invité sur le plateau de télévision nationale à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la Presse, était interrogé sur le fait de la sanction de Rocil Otouna par la présentatrice du 20 heures.
Philippe M’vouo, qui a déclaré n’avoir été saisi, ni par l’intéressé ni par Télé Congo, a préféré rester prudent au regard des informations à sa disposition et en l’absence de version officielle. Il a toutefois annoncé l’ouverture d’une éventuelle procédure administrative si l’information était avérée.
Un imbroglio médiatique qui n’est pas du goût du ministère de la Communication et des Médias, qui dit se réserver le droit d’engager une action juridique « en vue de faire cesser ce trouble dont l’unique objet est de créer la psychose et la confusion dans l’opinion ».