Selon le Rapport pays sur le climat et le développement de la République du Congo, rendu public le 9 octobre dernier, par la Banque Mondiale, notre pays se prépare à relever le défi de la pauvreté urbaine en visant une réduction de 20% d’ici 2050. Cette projection ambitieuse repose sur une série de mesures stratégiques et une vision à long terme de la prospérité.
La lutte contre la pauvreté urbaine est un enjeu majeur pour de nombreux pays en développement, et la République du Congo ne fait pas exception. Cependant, les données et les projections de la Banque mondiale annoncent des améliorations significatives qui pourraient être à portée de main de notre pays.
“Le rapport souligne que la République du Congo pourrait réduire la pauvreté dans les zones rurales de 40% et dans les zones urbaines de 20% d’ici 2050 en mettant en œuvre des réformes plus ambitieuses pour promouvoir la diversification économique et la résilience climatique”, peut-on lire sur ledit rapport.
Toutefois, « le Congo doit rompre avec sa dépendance du pétrole« , indique la Banque Mondiale, ajoutant qu’il est important d’ancrer les efforts de diversification économique pour relever les défis posés par le changement climatique.
“Il conclut également que le statu quo n’est pas une option. Les pertes économiques pourraient atteindre jusqu’à 17 % du PIB d’ici 2050 si des réformes visant à diversifier l’économie et à attirer davantage d’investissements climatiques ne sont pas entreprises”, a-t-elle suggéré.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, l’institution de Bretton Woods a identifié quatre priorités pour une croissance durable dans le pays. Il s’agit des infrastructures et des services plus forts et verts dans l’électricité, les transports, l’eau et l’assainissement peuvent apporter des résultats transformateurs.
“Environ 9,2 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre à niveau les infrastructures urbaines, développer la résilience et atténuer le changement climatique dans les villes congolaises”, précise le rapport.
La Banque Mondiale recommande également une éducation, des systèmes de santé et des services sociaux adaptés au changement climatique, qui selon elle, peuvent sauver des vies et apporter des ressources vitales aux plus pauvres.
“Il conviendra de mettre en place des systèmes renforcés de surveillance des maladies, ainsi que des services sociaux et d’éducation mieux adaptés aux chocs climatiques”, a-t-elle précisé.
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De plus, des investissements renforcés dans le capital naturel, notamment dans une agriculture climato-intelligente et une meilleure gestion des forêts, contribueront à la création d’emplois et à la réduction des émissions de carbone.
“Un investissement de 245 millions de dollars dans l’agriculture climato-intelligente peut augmenter de 50 % les rendements des cultures essentielles, tout en réduisant les émissions de 12 mégatonnes d’équivalent-dioxyde de carbone (Mt éq. CO2)”, renseigne le rapport de la Banque mondiale.
La Banque Mondiale recommande aussi une meilleure gouvernance climatique pour tirer parti des marchés du carbone. Selon elle, nos forêts génèrent 260 millions de dollars en exportation de bois et stockent plus de 44 gigatonnes d’équivalent de CO2. Ainsi, la protection et la valorisation de la forêt sont essentielles pour transformer le capital naturel du pays en richesse.
“Un investissement de 690 millions de dollars dans des pratiques évitant l’agriculture sur brûlis et l’exploitation forestière à faible impact bénéficierait à 380 000 membres des communautés forestières et permettrait une réduction des émissions de 131 Mt éq. CO2”, révèle le rapport.
Le rapport souligne par ailleurs que le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans la mobilisation de financements pour un ensemble ambitieux de réformes et d’investissements dans un contexte de marge de manœuvre budgétaire restreinte. Cela nécessitera une sensibilisation accrue aux risques et aux opportunités liés au changement climatique, ainsi que des solutions innovantes et des réformes du secteur financier.
Le rapport sur le climat et le développement de la République du Congo est un nouveau rapport de diagnostic de base de la Banque Mondiale qui intègre les considérations relatives au changement climatique et au développement. Il vise à aider le pays à hiérarchiser les actions les plus percutantes qui peuvent stimuler l’adaptation et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), tout en atteignant des objectifs de développement plus larges.