Communiqué

Covid19 : compte rendu de la 33ème réunion de la Coordination Nationale

Communiqué de la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus covid-19 suite à sa réunion du jeudi 20 janvier 2022

La Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 s’est réunie pour la 33ème fois ce Jeudi 20 Janvier 2022, de 10h00 à 11h25, par visioconférence et sous la très haute autorité de Son Excellence, Monsieur Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat.

A été invité à se joindre aux Membres de la Coordination Nationale le Professeur Antoine Ange ABENA, président du Comité d’experts.

Deux (2) points étaient inscrits à son ordre du jour, à savoir :

– L’examen du 33ème Rapport de la Task Force à la Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 ;

– Les recommandations de la Coordination Nationale.

I/ – DE L’EXAMEN DU 33ème RAPPORT DE LA TASK FORCE PRES LA COORDINATION NATIONALE DE GESTION DE LA PANDEMIE DE CORONAVIRUS COVID-19.  

Invité par le Président de la République à prendre la parole, M. Firmin AYESSA, Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale, Président de la Task Force, abordant la situation épidémiologique mondiale, a indiqué que le bilan de la pandémie à Covid-19 a été plus lourd en 2021 qu’en 2020, malgré le démarrage et l’amplification de grandes campagnes de vaccination (particulièrement dans les pays les plus riches du monde), le raffermissement des restrictions sanitaires et l’amélioration des soins.

L’espérance de retrouver une vie normale durant l’année 2021, deuxième année de la pandémie, a été contrariée. Les systèmes de santé ayant été mis à rude épreuve à travers le monde.

Abordant la situation épidémiologique nationale au 20 janvier 2022, le Ministre d’Etat AYESSA a relevé les éléments suivants :

  • 23 244 cas confirmés pour 371 décès ont été enregistrés, avec un taux de létalité de 1,6%, inférieur à la moyenne africaine et mondiale (1,7%) ;
  • 1 décès.

Le nombre de contaminations, qui s’avère important, n’est pas suivi par une remontée des décès.  Le suivi épidémiologique de la période des fêtes de Noël et de nouvel an indique :

  • 99 contaminations en moyenne par jour enregistrées sur la période du 24 au 27 décembre 2021, soit 2,5 fois plus élevé que la moyenne annuelle de 39 cas par jour ;
  • 142 contaminations en moyenne par jour enregistrées sur la période du 31 décembre 2021 au 04 janvier 2022, soit 3,6 fois plus élevé que la moyenne annuelle de 39 cas par jour ;
  • 140 contaminations en moyenne par jour enregistrées sur la période du 05 au 14 janvier 2022, soit 3,5 fois la moyenne de 2021.

Ces données indiquent une flambée de l’épidémie pendant la période des fêtes ; ceci s’explique par l’effet conjugué des assouplissements accordés, de l’inobservation des mesures barrières ainsi que de la contagiosité du variant Omicron.

  • Pour les 14 premiers jours de l’année 2022, la situation de prise en charge des patients Covid-19 se présente ainsi qu’il suit :
  • 48 hospitalisations.
  • 10 malades sous oxygène.
  • 2590 patients sont suivis à domicile.

Le nombre de contaminations, qui s’avère important, n’est pas suivi par une remontée des décès.

  • En ce qui concerne la vaccination, on dénombre 620 847 personnes complètement vaccinées soit une couverture vaccinale de 10,74%. Le nombre moyen journalier de personnes vaccinées est actuellement de 2094.
  1. Bilan 2021 de la pandémie de Covid-19 dans le monde

Conformément aux conclusions de sa réunion du 29 décembre 2021, la Coordination nationale a effectué ce jour un bilan de l’impact de la pandémie COVID-19 et celui des mesures de riposte mises en œuvre par les autorités en charge au cours de l’année 2021, en vue d’en tirer des enseignements et formuler des propositions pertinentes pour l’année 2022 naissante.

  1. EPIDEMIOLOGIE ET VACCIN

La situation épidémiologique mondiale a été marquée, en 2021, par la circulation de plusieurs variants dangereux dont le variant Delta ; cette situation a occasionné un grand nombre de décès ; l’année 2021 s’est achevée par l’apparition du variant Omicron, dont l’impact est toujours en cours d’évaluation, même si ses premières caractéristiques sont connues.

Caractérisé par sa transmission rapide et sa forte contagiosité, le variant Omicron a touché toutes les couches de la population y compris des personnes préalablement vaccinées, même si ces dernières catégories ont généralement développé des formes peu graves du fait même de leur vaccination ; ce nouveau variant a provoqué, au cours des deux derniers mois de l’année, une augmentation importante du nombre de cas positifs et des hospitalisations. Toutefois, il semble établi que ce variant, par sa faible létalité, n’entraîne pas une augmentation des décès.

Selon les statistiques officielles, il a été enregistré dans le monde en 2021, plus de 3 500 000 morts de Covid-19, contre près de 2 000 000 en 2020. 

En 2021, et au niveau mondial :

  • les contaminations s’élèvent au total à 204 496 563, soit 70,9% de toutes les contaminations (288 230 968) ;
  • les décès (3 556 996), représentent 65,4% du total enregistré depuis le début de la pandémie en 2020, avec un taux de létalité de 1,7% ;
  • le total des personnes complètement vaccinées est de 3 878 869 502, pour un taux de couverture mondial de la vaccination de 49,7%.
  1. Bilan 2021 de la pandémie de Covid-19 au Congo.

Depuis le début de la pandémie, le Congo a enregistré 21 496 cas confirmés de Covid-19 soit 7 130 cas en 2020 et 14 366 cas en 2021, avec une moyenne de 39 cas par jour.

Cartographie des cas Covid-19 en 2021

De manière générale, le taux moyen de positivité a régressé en 2021, comparé à celui enregistré en 2020, passant de 9,48% à 5,93%.

En 2021, Brazzaville et Pointe-Noire restent les épicentres de l’épidémie à Covid-19 au Congo.

Les cas de Covid-19 ont majoritairement été déclarés dans les districts sanitaires urbains. A Brazzaville et Pointe Noire, trois districts sanitaires ont dépassé le seuil de 1 000 cas, à savoir Poto-poto et Moungali pour Brazzaville et Lumumba pour le département de Pointe-Noire.

Dans les dix autres départements, le nombre de cas dépistés reste modeste, du fait de la faible capacité de dépistage. La Coordination Nationale relève que le dépistage dans les districts sanitaires ruraux étant faible, l’interprétation des données peut être biaisée. Une des pistes de progrès pour 2022 doit être l’amélioration du dépistage dans ces districts pour permettre une meilleure comparaison avec les départements de Brazzaville et de Pointe Noire.

Le groupe démographique des personnes âgées de 30 – 49 ans reste la tranche d’âge la plus touchée par la pandémie de Covid-19 dans le pays. L’âge des patients varie de 2 à 98 ans. Il est à noter qu’un bébé de 6 mois a été testé positif. La Coordination Nationale relève qu’en réalité toute la population est à risque. L’âge moyen des patients Covid-19 est de 41 ans.

       Evolution de la létalité.

Au 04 janvier 2022, le nombre cumulé des décès est de 370, dont 262 pour 2021, soit une moyenne mensuelle de 22 décès.

Après une évolution à la baisse constatée de janvier à juillet, le taux de létalité a connu une remontée à partir du mois d’août, avec un point culminant en décembre 2021, suivi d’une amorce de baisse dès le début de l’année 2022.

81,7% des décès sont survenus chez des sujets âgés de 50 ans et plus et 0,8% chez des sujets de moins de 20 ans.

L’âge moyen des patients décédés de Covid-19 est de 60 ans et 15,6% des décès surviennent dans la tranche d’âge de 30 à 49 ans, qui constitue ainsi la population la plus touchée. La proportion des décès est plus importante chez les non vaccinés que chez les vaccinés.

        Evolution de la prise en charge.

La prise en charge des patients Covid-19 est faite au sein des structures publiques, privées et à domicile.

64 patients par mois en moyenne ont été pris en charge en 2021 dans les hôpitaux dont 19 placés sous oxygène. 502 autres patients ont été traités à domicile.

En définitive, l’année 2021 a connu une hausse des nouvelles admissions à l’hôpital et en réanimation, débouchant sur une augmentation du nombre de décès.

La proportion des personnes guéries a connu une baisse de 14,8% au cours de l’année 2021 par rapport à 2020, en lien avec la 3ème vague que le pays a connu, consécutivement à la circulation du variant Delta au cours de la période septembre-octobre 2021.

La hausse de nouvelles infections et de nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques concerne les départements de Brazzaville et de Pointe-Noire. Il convient de mentionner l’amélioration du plateau technique de la prise en charge des patients Covid-19 dans les centres dédiés (CHU-B, Leyono…) et au Laboratoire national de santé publique.

 La campagne de vaccination, lancée le 24 mars 2021, avec pour objectif de vacciner 30% de la population soit 1 721 621 personnes à fin décembre 2021, a permis de vacciner complètement 591.537 personnes, pour une couverture vaccinale de 10,23% au 31 décembre 2021.

Le nombre de vaccinés a été plus élevé sur la période d’octobre à novembre 2021, grâce à l’opération coup de poing Covid-19. La Coordination Nationale déplore que ce taux décroisse progressivement depuis lors. L’objectif visé de vacciner 30% de la population au 31 décembre 2021, n’a pas été atteint.

La Coordination Nationale constate néanmoins que les données collectées au cours de l’année 2021 dans les sites de prise en charge de Brazzaville et de Pointe-Noire prouvent que la majorité des hospitalisations concernent les personnes non vaccinées :

  • 92% des patients hospitalisés sont des personnes non vaccinées et 8% des personnes vaccinées ;
  • 96,9% des personnes non vaccinées présentent des formes graves de la maladie contre 3,1% chez les personnes vaccinées ;
  • le risque de décès est de 63% moins fréquent chez les vaccinés que chez les non vaccinés.

La Coordination Nationale appelle donc au renforcement de la sensibilisation de la population à l’acceptation de la vaccination contre la Covid-19.

  • S’agissant des stocks de vaccins :

La Coordination Nationale a constaté avec satisfaction l’effort important du Gouvernement sur l’acquisition des doses de vaccin. Au 31 décembre 2021, le stock des doses de vaccin disponibles est de 1 581 793 auquel il faut ajouter 200 000 doses de vaccin Sinopharm, don de la République populaire de Chine. 1 000 000 de doses de ce même vaccin sont attendues. Par ailleurs, le Gouvernement a d’ores et déjà mobilisé la somme de 2 800 000 000 FCFA pour financer de nouveaux achats de vaccin.

Il est donc impérieux de repenser la stratégie globale de vaccination. L’objectif est de renforcer la couverture vaccinale en impliquant davantage la société civile et en rapprochant la vaccination des populations-cibles ; il s’agit de continuer à encourager les populations à se faire vacciner afin de se prémunir des formes graves de la maladie.

D’autre part, il faut relever qu’en 2021, le montant total de l’aide accordée aux entreprises par le Gouvernement, au titre du Fonds National de Solidarité pour le soutien des entreprises, notamment grâce à l’utilisation du mécanisme des baisses des taux d’imposition, s’élève à la somme de 1 276 163 857 FCFA.

Enfin, des mesures d’allègement fiscal ont été mises en œuvre, mesures tant administratives qu’en matière douanière et de fiscalité intérieure, ce qui a permis de soulager quelque peu la trésorerie des entreprises.

  • De l’impact économique de la pandémie

La poursuite des campagnes de vaccination et l’allégement de certaines mesures de riposte contribuent à une reprise favorable de l’économie congolaise. Cette reprise ne permet néanmoins pas à l’économie congolaise, déjà fragilisée avant la pandémie du fait d’une situation de récession depuis 2015, de retrouver un bon niveau d’activité, même si elle a montré sa capacité d’adaptation à la pandémie, malgré un impact certain de la pandémie sur tous les secteurs

La Coordination Nationale a dressé un tableau complet de l’impact de la pandémie sur notre économie. Ainsi, le PIB réel s’est contracté de 6,2% durant cette année.

La baisse du niveau d’activité s’explique par :

  • les contreperformances de tous les secteurs d’activités, particulièrement du secteur pétrolier ;
  • la baisse de la demande intérieure ;
  • la baisse des exportations en raison de la fermeture des économies.

La Coordination Nationale se réjouit de la nette reprise des activités économiques dans le secteur hors pétrole qui connaît une progression de 2,5%, alors que le secteur pétrolier présente un recul de ses activités de 3,3%.

Les données examinées indiquent que l’économie congolaise devrait connaître une croissance positive en 2021, soit environ + 0,2% en 2021 contre une contraction de 6,2% en 2020.

Cependant, et malgré ces éclaircies, il convient de noter que la fragilité de l’économie congolaise a été amplifiée par la lutte contre la Covid-19.

Dans un marché du travail dominé par les emplois informels et précaires, la pandémie de Covid-19 a impacté négativement les entreprises et donc le niveau d’emploi tout le long de l’année 2021  et par conséquent le pouvoir d’achat.

La Coordination Nationale invite d’autre part les autorités compétentes à régler les questions liées à l’augmentation du taux d’inflation, qui pèse sur le panier de la ménagère et exerce une pression sur l’ensemble des coûts dans notre pays.

De nombreux ménages ont perdu leurs revenus et connaissent des problèmes d’approvisionnement en denrées alimentaires en raison de la hausse des prix observée ainsi que des coûts du transport. La Covid-19 a exacerbé la vulnérabilité des ménages.

Face à cette situation, le Gouvernement, à travers le ministère en charge des affaires sociales, a mis en place des mesures ciblées parmi lesquelles :

  • le financement de transferts monétaires d’urgence (TMU), pour soutenir les ménages affectés par le confinement (octroi d’une allocation forfaitaire d’un montant de 50 000 FCFA à 200 000 ménages en vue de faire face aux besoins alimentaires pendant la COVID-19);
  • Au terme des opérations d’identification, 341 475 ménages ont été jugés éligibles, en attendant les résultats d’Impfondo.

Ainsi, sur 341 475 ménages éligibles, 231 546 ont été payés  dont 208 846 ont bénéficié de l’allocation d’urgence à la date du 31 décembre 2021, soit 90,19% du total. 109 929 ménages ont été placés sur la liste d’attente faute de ressources suffisantes, soit 67,80 %.

    II/ – DES RECOMMANDATIONS DE LA COORDINATION NATIONALE.  

La coordination Nationale, après l’évaluation des mesures de riposte et de lutte contre la pandémie courant 2021 faite au cours de cette 33ème Réunion, rappelle aux populations que la pandémie est, hélas, toujours présente ; que le Gouvernement a pris toutes les mesures pour protéger les populations contre ce fléau, notamment par la mise en œuvre d’un important programme de vaccination contre la pandémie ;

Elle souligne que seule la vaccination permet de se protéger des formes graves de la maladie, ce qui est démontré au Congo comme à travers le monde.

La Coordination Nationale a en outre demandé à la Task Force de lui soumettre, dans un délai de trente (30) jours, un rapport exhaustif sur l’impact social et économique des mesures prises pour lutter contre la pandémie depuis son apparition, avec pour objectif attendu d’ajuster les mesures tendant à favoriser le relèvement des entreprises et à alléger certaines contraintes sociales auxquelles sont soumises les populations depuis près de deux ans .

MESURES A RECONDUITES

La Coordination Nationale recommande de reconduire les mesures ci-après :

  • proroger l’état d’urgence sanitaire pour une période de 90 jours à compter du 23 janvier 2022;
  • maintenir le couvre-feu de 23h00 à 05h00 du matin à Brazzaville et Pointe-Noire, tous les jours de la semaine ;
  • maintenir le port obligatoire et conforme du masque de protection ;
  • faire observer, partout et par tous, toutes les mesures barrières ;
  • poursuivre les campagnes de sensibilisation et de prévention ;
  • recommander à toutes les catégories socio-professionnelles cibles de la vaccination de se faire vacciner et inviter les employeurs tant publics que privés à inciter leurs employés à en faire autant ;
  • organiser régulièrement le dépistage des personnes les plus exposées au risque de contamination ;
  • organiser les conditions d’un dépistage systématique des voyageurs venant de l’étranger aux points d’entrée de notre pays ;
  • réaliser régulièrement des tests rapides antigéniques nasopharyngés dans tous les départements du pays pour le dépistage de routine de la Covid-19 ;
  • maintenir l’interdiction de l’utilisation des tests rapides antigéniques salivaires dans les points d’entrée et de sortie du territoire ;
  • exiger la présentation, à la frontière, d’un test RT-PCR négatif de moins de 72h au plus pour tous les passagers au départ et à l’entrée du Congo, à l’exception des enfants de moins de dix (10) ans ;
  • obliger, sous peine de forte amende, les transporteurs en commun (autocars, taxis, trains, bateaux, hélicoptères et avions) et privés (voiture, bateaux et avions privés) à respecter la distanciation physique et à exiger de tout passager à bord le port conforme du masque de protection individuelle ;
  • exiger des gérants des bars, restaurants et autres lieux de rassemblement de privilégier l’accueil des clients ou du public en extérieur et d’aérer les espaces d’intérieur lorsqu’ils reçoivent de la clientèle ou du public ;
  • faire respecter les gestes barrières pendant le déroulement de tout événement familial, notamment les mariages, veillées funèbres, levées de corps et obsèques, situations particulièrement propices à la contamination à la Covid-19 ;
  • maintenir la fermeture des boîtes de nuit et autres lieux de danse ;
  • autoriser la reprise des entraînements et des compétitions de sports collectifs, tout en invitant les autorités compétentes, notamment les fédérations sportives, à s’assurer que le nombre de personnes autorisées à y assister soit de 50 personnes au maximum.
  • rendre obligatoire la réalisation du test RT-PCR pour tous les passagers en provenance de l’étranger.

Fait à Brazzaville, le 20 janvier 2022

Pour la Coordination Nationale de Gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19,

 Le Ministre de la Communication et des Médias,

Porte-parole du Gouvernement

 

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