Covid-19 : Des dons tous azimuts contre-productifs ?
Les actes de solidarité des personnalités publiques congolaises envers les personnes démunies se manifestent chaque jours. Cependant, ces actions non coordonnées sont en train de créer une agitation brouillonne non-conforme aux défis imposés par la pandémie du Covid-19.
Depuis plus de trois semaines aux infos du soir, les Congolais ont droit au ballet des donateurs de tout genre qui s’arrachent les espaces télé pour faire connaître au grand public leur élan de cœur. Dons de nationaux ou étrangers ayant choisi le Congo comme seconde patrie, les téléspectateurs font le constat de solidarité qui se manifeste à travers le pays.
Mais comment juger de la pertinence de ces différents gestes de bonté quand ils ne répondent pas à une action coordonnée assurant au plus grand nombre de personnes vulnérables d’être à l’abri en ces temps difficiles.
Le Congo, en état d’urgence, a mis en place un plan d’assistance alimentaire via son ministère des Affaires sociales qui supervise l’accompagnement social des concitoyens dits économiquement faibles.
Pourquoi ces dons ne vont-ils pas au bénéfice de ce plan national ? Le ministère des Affaires Sociales, ne serait-il pas plus à même d’identifier les foyers les plus nécessiteux ? Autant de questions que l’on est en droit de se poser à l’appréciation du spectacle quand bien même généreux auquel nous assistons.
La logique voudrait, en effet, que les contributions pour une opération de telle envergure, soient gérées par l’administration indiquée pour le simple fait qu’elle est supposée détenir les éléments techniques qui permettent de répertorier les personnes dans le besoin, leur situation géographique et leur besoin réel.
Conséquence, les mesures d’accompagnement social du gouvernement sont exposées à la confusion. Il faut s’attendre à ce que ces actions créent des disparités avec des doublons pour des ménages peut être moins exposés, et le néant pour les ménages plus nécessiteux.
Certains observateurs dénoncent une récupération politique de certaines initiatives. Elle vise selon eux, pour les donateurs, à s’attirer la sympathie des populations qui identifient directement l’origine du don lorsqu’il est remis par la personnalité elle-même.
Le gouvernement gagnerait en efficacité à initier une centralisation de l’ensemble de ces volontés individuelles afin d’enrichir une banque de produits de première nécessité. Qu’en sera-t-il si le confinement venait à se prolonger ? Aura-t-on droit à une nouvelle vague de générosité ?