Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a clarifié, lors d’une mission d’inspection les 4 et 5 juin 2024, qu’« aucune terre n’a fait l’objet de vente ou de cession au Rwanda« .
Cette déclaration fait suite à des préoccupations suscitées par les accords économiques entre le Congo et le Rwanda conclus en 2022.
Mission d’inspection dans les départements du sud
Accompagné des ministres Pierre Mabiala en charge des Affaires foncières et Thierry Moungalla porte-parole du gouvernement, Anatole Collinet Makosso a visité des sites dans les départements du Pool, de la Bouenza et du Niari. Les discussions ont porté sur les autorisations provisoires et expresses d’occuper certaines terres.
Inquiétudes de la population
Le chef du gouvernement a constaté un sentiment de peur au sein des populations dans certaines localités.
« Il y a eu dans certaines localités que nous avons visitées, notamment à Madingou et un peu à Loudima, un sentiment mitigé mais un sentiment général d’inquiétudes et de peur de la part de la population. Ceci au regard d’un certain nombre d’informations qui auraient été mises à leur disposition, faisant état d’une vente des terres congolaises au Rwanda ou à des sujets rwandais« , a-t-il reconnu.
Aucune vente ou cession de terres
Anatole Collinet Makosso a tenu à clarifier les accords de coopération conclus avec le Rwanda en 2022.
« Aucune terre, aucune partie de terre n’a fait l’objet de vente ou de cession sur toute l’étendue du territoire national et particuliement dans les localités visitées. Nous avons tous suivi les témoignages des populations qu’elles n’ont reçu sur leurs terres aucune délégation rwandaise« , a affirmé le Premier ministre.
Absence d’activités sur les sites autorisés
Aucune activité n’a commencé sur les sites ayant reçu des autorisations provisoires ou expresses d’occuper.
« Qu’il s’agisse de Louila à Kindamba, d’Aubeville, de Loudima, de Louvakou et de Makabana, on n’a reçu aucun acte qui puisse nous renseigner de ce que les bénéficiaires de ces autorisations ont commencé à exploiter ou à mettre en œuvre ces sites« , a précisé Makosso.
Ces autorisations, valides jusqu’en fin d’année 2024, deviendront caduques si les travaux ne commencent pas, a-t-il ajouté.
« Si jusqu’au 8 décembre 2024, date d’expiration de ces autorisations, toutes ces diligences n’ont pas été accomplies, ces autorisations seront frappées de caducité. Les textes pourraient être remis en cause non pas par xénophobie, ni par rwandophobie ; mais simplement au regard de l’application stricte des lois de notre pays« , a déclaré le Premier ministre.
Clôture du débat
Pour dissiper les malentendus persistants concernant une prétendue cession de terres au Rwanda, Anatole Collinet Makosso a souligné l’absence de preuves concrètes et a condamné les motivations des instigateurs de ces rumeurs.
« Ceux qui ont nourri ce bruit de vente de terres sont bien convaincus que c’est faux, parce qu’ils n’ont aucun document faisant état d’une cession. Les intellectuels, les politiques qui se sont lancés dans ce débat l’ont fait à des fins purement politiciennes, parce qu’ayant certainement voulu susciter la réaction des populations« , a-t-il affirmé.
Face à cette situation, le gouvernement considère le débat clos.
« Ce que nous venons de vivre avec cet épisode de l’affaire rwandaise qui me semble finalement un faux débat, et si tant est que c’est un débat, fut-il vrai ou faux, il me semble être aujourd’hui un débat clos« , a-t-il conclu.
En avril 2022, le Congo et le Rwanda avaient conclu des accords économiques incluant la concession de 12 000 hectares de terres cultivables et la création d’une zone économique spéciale à Maloukou. L’Assemblée nationale avait demandé des clarifications sur ces accords en novembre dernier.