Présidentielle 2021 : quand l’Église catholique du Congo s’en mêle
Dans un message diffusé le 02 février 2021 après la tenue de leur conférence épiscopale, les évêques du Congo, par l’intermédiaire de leur porte-parole, Monseigneur Victor Abagna Mossa émettent de sérieuses réserves quant à la transparence de l’élection présidentielle de mars 2021.
« Notre peuple est fatigué de ces élections qui fragilisent la cohésion sociale et entachent l’image de notre pays à l’étranger », ont -ils déclaré. Ce message porte sur les conditions d’organisation de l’élection présidentielle et de la situation globale du pays.
Au sujet de l’élection présidentielle, ils demandent la réalisation de certains impératifs, pour la tenue du scrutin en mars prochain.
Les évêques signataires ont motivé leur déclaration par le « devoir qui incombe à l’Église de se scruter à tout moment les signes du temps », disent-ils. Cette inquiétude manifestée par les évêques se justifie par les tensions qui ont accompagné la dernière élection présidentielle en 2016.
Toutefois, au-delà des réserves émises, la conférence épiscopale du Congo a salué les avancées enregistrées dans le pays en matière de sécurité, de construction des infrastructures diverses (routes, universités,…), de lutte contre le coronavirus. Tout en laissant transparaître une certaine amertume à l’égard de la mesure gouvernementale interdisant les 25 décembre 2020 et 1er janvier 2021, les célébrations publiques et dans les églises des fêtes de Noël et de Nouvel an.
Sur ce dernier point, les prélats s’interrogent sur les modalités de déroulement de cette élection au regard de la situation sanitaire.
« Comment pourra-t-on l’ensemble des mesures barrières et rassemblements de masses qu’exige une campagne électorale libre ? La loi électorale exigeant que le dépouillement des urnes soit public, comment le gouvernement entend répondre à cette exigence de transparence avec un couvre-feu de 20H à cela s’ajoute la question du vote anticipé des agents de la force publique. », telles sont toutes les questions soulevées par la conférence épiscopale des évêques du Congo.
Ce 3 février en fin de journée, Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement, était face à la presse à qui il a fait part de la réaction du Gouvernement suite à ladite déclaration. Nous-y reviendrons.