Du 9 au 12 juillet 2024, les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) se tiendront sur toute l’étendue du territoire. Cependant, à la veille de ces épreuves, une grave affaire de fraude aux inscriptions a été découverte, entraînant la fermeture de l’école privée Jean Paul Sartre à Vinza, dans le département du Pool.
Cette école a été fermée sur ordre du ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Jean Luc Mouthou, après que 44 candidats inscrits frauduleusement pour composer à Vinza, dans le département du Pool, ont été interpellés par la Commission nationale de lutte contre la fraude et la police.
“Le service de la cellule de la lutte anti-fraude en milieu scolaire a fait un énorme travail, appuyé par les services de sécurité de notre pays, pour démanteler ce réseau, le mettre hors d’état de nuire et reconsidérer tout le dispositif qui a été mis en place dans le cadre de ce mercenariat”, a déclaré Jean Luc Mouthou.
Les candidats avaient été inscrits moyennant une somme d’argent, en échange de quoi ils espéraient passer leurs examens.
Un des membres de ce réseau de fraude a expliqué son implication en déclarant : “C’était la première fois que je voulais y aller. Je loue et j’avais un mois de retard de loyer, 17 000 FCFA. Je n’avais pas l’argent pour payer, vu que je fais souvent la maçonnerie. Je ne devais pas composer pour tout le monde, moi c’était juste pour une personne. Ça me fait vraiment mal, ça gâche aussi mon avenir.”
Les parents des élèves inscrits frauduleusement ont également été rencontrés par le ministre et le président de l’Association des parents d’élèves et étudiants du Congo (APEEC), Christian Grégoire Epouma. Ils ont reconnu la complicité des parents dans cette affaire, certains ayant même signé des décharges.
Un parent d’élève a témoigné : “Ça me frustre parce que je ne savais pas que l’enfant devait aller au village. Ça m’étonne. On nous a demandé de donner 40 000 FCFA, on a fait un effort de verser 40 000. J’étais inquiet, mais comme c’était la veille, on était contraint de verser seulement de l’argent.”
Face à cette situation, le patron de l’Enseignement général a annoncé la mise en place d’un centre spécial sous surveillance pour accueillir ces élèves.
“A notre niveau, nous prenons quelques dispositions supplémentaires de façon à pouvoir faire composer ces enfants au niveau de Brazzaville à partir de mardi prochain”, a souligné le ministre.
Cette décision a été bien accueillie par les parents des élèves concernés. “Le ministre est un parent d’élève, j’ai été ravi de sa décision, parce que perdre trois années à cause des sanctions, ça ne devait pas nous arranger avec l’âge de l’enfant. Nous le remercions vraiment”, s’est exprimé un parent d’élève.
Le ministre a néanmoins souligné l’importance de lutter contre la fraude et de renforcer les dispositifs de contrôle pour garantir l’intégrité des examens d’Etat.
“Il y a tout un corpus juridique qui existe en matière de transhumance et de fraude aux examens d’Etat. Nous nous appuyons sur tout cet arsenal pour porter les sanctions nécessaires à cette organisation”, a rappelé Jean Luc Mouthou.
En conséquence, l’école privée Jean Paul Sartre sera fermée dès la prochaine rentrée des classes, et son promoteur est actuellement recherché par la police.
Jean Luc Mouthou avait rappelé lors d’un séminaire de renforcement de capacités des acteurs impliqués dans le déroulement des examens d’Etat organisé le 3 juillet dernier à Brazzaville que “les coupables de fraudes vont écoper d’une exclusion de trois ans de non-participation au Bepc.”