Dès la rentrée scolaire 2024-2025, les élèves de Terminale en République du Congo découvriront un nouvel ouvrage littéraire dans leur programme : “Sarah, ma belle-cousine” d’Henri Djombo. Ce roman a remplacé “Le Pleurer Rire” d’Henri Lopes, un classique de la littérature congolaise qui a laissé une empreinte indélébile sur plusieurs générations d’élèves.
“Le Pleurer-Rire”, publié en 1982, est un roman satirique qui explore les complexités du pouvoir politique en Afrique postcoloniale à travers l’histoire d’un pays imaginaire. L’ouvrage a été salué pour son analyse subtile des enjeux de corruption, de dictature et de quête identitaire, ce qui en a fait un texte phare dans les cursus scolaires congolais depuis des décennies.
Cependant, comme l’explique Henri Djombo, président de l’Union nationale des écrivains et artistes congolais (UNEAC), l’insertion de « Sarah, ma belle-cousine« dans le programme reflète une volonté de renouveler les contenus pédagogiques en phase avec les évolutions de la société.
“C’est un combat que les écrivains mènent depuis longtemps en voyant que ce sont les mêmes thèmes des dizaines et des dizaines d’années qui restent au programme, alors que la société a évolué, les thématiques évoluent également avec le temps. Il y a des grands-parents, des parents et leurs enfants qui ont tous étudié les mêmes livres. Alors ça veut dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Les écrivains ont toujours revendiqué que l’on puisse désormais innover avec la version d’autres écrivains, d’autres thématiques au programme scolaire dans notre pays”, a-t-il déclaré.
Le roman d’Henri Djombo aborde plusieurs thématiques, notamment l’amour interdit, les conflits moraux et les tensions sociales, offrant ainsi aux élèves une perspective renouvelée sur la littérature congolaise.
Cette révision des programmes, initiée par une circulaire du ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Jean-Luc Mouthou, datée du 22 août 2024, marque un tournant dans l’enseignement littéraire au Congo. Pour Henri Djombo, il s’agit d’une victoire pour les écrivains congolais qui luttent depuis longtemps pour que leurs œuvres soient davantage représentées dans les programmes scolaires.
“Nous demandons désormais que les programmes soient mis à jour pour intégrer de nouveaux auteurs, de nouvelles œuvres, et qu’une préférence soit donnée aux écrivains nationaux. Partout ailleurs, ce sont les écrivains nationaux qui dominent les programmes scolaires » a-t-il ajouté..
En remplaçant un classique comme “Le Pleurer-Rire”, « Sarah, ma belle-cousine« se place comme un nouveau texte de référence pour les élèves, offrant une lecture qui résonne avec les réalités actuelles tout en rendant hommage à la richesse de la littérature congolaise.