Le projet de pont route-rail reliant Brazzaville et Kinshasa devrait enfin voir ses travaux débuter en 2025. Ce jeudi 7 novembre 2024, en marge de sa visite officielle au Congo, le ministre des Infrastructures de la République démocratique du Congo (RDC), Alexis Gisaro, a été reçu en audience par le Président de la République Denis Sassou N’Guesso. Cette rencontre a permis de finaliser des détails cruciaux autour de ce projet stratégique.
Un Projet d’Intégration Régionale pour la Croissance Économique
Le pont route-rail Brazzaville-Kinshasa, a pour objectif de faciliter le transport des personnes et des marchandises entre les deux Congo, en renforçant ainsi les liens économiques et sociaux. Ce pont, prévu pour supporter un flux de plus de 5 millions de passagers et 3 millions de tonnes de marchandises par an, représente un levier de développement économique régional.
« Nous pensons, et nous avons déjà donné des instructions pour cela, qu’à partir de janvier un chronogramme clair soit déployé pour garantir le suivi des étapes, notamment l’attribution des marchés et les négociations nécessaires, afin que rien ne vienne freiner le projet », a affirmé Alexis Gisaro, ajoutant que tous les obstacles précédents ont été levés pour permettre le démarrage des travaux dans un an.
Localisation Stratégique et Impact du Pont sur les Zones Économiques
Le futur pont, d’une longueur de 1 575 mètres, sera situé à Maluku, à environ 60 kilomètres en amont des centres de Brazzaville et Kinshasa. Ce positionnement stratégique vise à favoriser le développement de zones économiques spéciales de part et d’autre du fleuve Congo.
L’infrastructure comprendra une voie ferrée, des passages pour piétons, ainsi que des postes de contrôle frontaliers de chaque côté pour assurer la sécurité et la fluidité des échanges. En reliant directement les deux capitales par ce pont à péage, le projet réduira la dépendance au transport fluvial et intégrera pleinement les deux économies dans le corridor Tripoli-Windhoek, un axe stratégique reliant l’Afrique centrale et australe.
Le Rôle des Partenariats Public-Privé dans les Infrastructures
Lors de cette rencontre, le ministre Gisaro a également partagé son expérience concernant les partenariats public-privé (PPP) dans la gestion des infrastructures, une approche qu’il juge essentielle pour la réussite et la durabilité de ce type de projet.
Il a souligné l’efficacité du modèle de PPP, illustré par le projet routier Brazzaville-Pointe-Noire, qu’il a récemment visité. « Cette approche montre très clairement que c’est la meilleure voie pour obtenir des infrastructures de qualité et durables », a déclaré le ministre Gisaro, mettant en avant l’importance de cette méthode pour renforcer la coopération régionale.
Un Projet Soutenu par le NEPAD et la Banque Africaine de Développement
Inscrit dans les initiatives de développement du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), ce pont est aussi soutenu par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et financé en partie par la Banque africaine de Développement (BAD), qui a déjà réalisé les études de faisabilité.
Ce projet stratégique marque ainsi une nouvelle ère de coopération entre les deux pays, engagés dans la création d’infrastructures modernes pour soutenir la croissance, l’intégration régionale et le développement durable de l’Afrique centrale.
En finalisant les accords pour ce projet emblématique, les autorités des deux Congo espèrent poser la première pierre dans un an, concrétisant ainsi un rêve de plusieurs décennies pour les habitants de Kinshasa et Brazzaville.