Société

Le Samusocial Pointe-Noire et les enfants en situation de rue face au Covid-19

Commémorée le 16 juin, la journée de l’enfant africain 2020 a été célébrée dans le contexte inédit de crise sanitaire du Covid-19. Pour l’occasion, notre rédaction est allée à la rencontre du SAMU social Pointe-Noire qui œuvre pour la protection des enfants et jeunes en situation de rue de la capitale économique. 

Le Samusocial Pointe-Noire est né de la volonté des autorités municipales d’apporter une réponse à la problématique d’envergure des enfants en situation de rue dans la ville océane. Membre du réseau Samusocial International, la structure ponténégrine a vu le jour en 2006 suite à la sollicitation de la Mairie. 

Le Samusocial Pointe-Noire assure l’accès à des services sanitaires et psychosociaux aux enfants et jeunes en situation de rue. Connu pour ses célèbres maraudes, il œuvre pour un retour en famille des enfants, quand les conditions le permettent, et à l’insertion professionnelle pour les plus âgés entre autres. 

Davantage besoin d’une assistance en ces temps de crise

Déjà fortement impactée par une instabilité économique liée à la crise pétrolière depuis 2014, la capitale économique a vu sa situation et celle des enfants et jeunes vivant dans la rue se dégrader considérablement avec la crise sanitaire du Covid-19.

L’absence de logement, d’accès à l’eau, et leur mode de vie basé sur la solidarité et le partage ont rendu difficiles le confinement et l’application des gestes barrières préconisées pour se protéger du virus. Il s’est également posé le problème de la sensibilisation à la maladie qui les a davantage exposées à la maladie.

Les enfants de la rue qui vivaient dans une précarité quotidienne avant les premiers cas de Coronavirus au Congo, ont vu leur situation de vulnérabilité se renforcer au cours de ces derniers mois. 

Le Samusocial Pointe-Noire dans le contexte du Covid-19

Dans le cadre de sa mission d’assistance aux enfants et jeunes en situation de rue, le Samusocial Pointe-Noire a volé au secours de ces derniers. Il a notamment augmenté la capacité d’accueil de son centre d’hébergement ce qui lui a permis de confiner 131 enfants. De plus, il accompagne depuis début mai 250 enfants et jeunes restés en rue en leur apportant de kits alimentaires et d’hygiène. 

Leurs maraudes, généralement organisées de nuit, se sont réorganisées en patrouilles diurnes, couvre-feu oblige. Elles sont devenues des rendez-vous d’information et de sensibilisation au Covid-19 et à la pratique des gestes barrières pour ces jeunes. Les soins et de l’accompagnement psychologique habituel sont toujours d’actualité.

Un avant et un après Covid-19

L’ONG, recueille les enfants à travers les maraudes. Cependant, le cadre du centre d’hébergement qui est réglementé et géré par des adultes rend très souvent difficile à l’adaptation de ces derniers. Ainsi, des allées et venues sont récurrentes au centre. « Le premier séjour dure en moyenne entre 24 à 48 heures puis l’enfant demande à repartir en rue. Puis il va revenir pour 4 à 5 jours, … Au fur et à mesure de ses séjours ici vont s’allonger. » décrit Raphaël Ellul, directeur du Samusocial.

Avec la crise sanitaire du Covid-19, le Samusocial a dû être plus rigide sur ses procédures, toute sortie n’offrait pas la possibilité d’un retour en hébergement. Le confinement a ouvert de nouvelles perspectives à l’équipe de Raphaël Ellul, « après le confinement qui a été strict, on a constaté que très peu d’enfants ont manifesté l’envie de repartir en rue ». Le Samusocial Pointe-Noire est désormais en pleine réflexion sur une adaptation de sa formule d’accueil en vue d’augmenter son taux de succès. 

À ce jour le SAMU social est accompagné par des partenaires institutionnels et des entreprises dans sa mission ponténégrine. Au vu des contraintes financières auxquelles vont probablement faire face, plusieurs de leurs bienfaiteurs, l’ONG appréhendent une réduction de ses ressources. 

Elle a lancé il y a quelques semaines un appel à soutien adressé aux particuliers, aux entreprises, fondations… Le but étant de diversifier ses sources de revenus et afin de pérenniser ses activités. 

Soutenez le Samusocial ici.

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