Le Conseil des ministres, réuni ce vendredi 16 août à Brazzaville sous l’autorité du Chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, a décidé de révoquer les permis d’exploitation attribués à la société chinoise Lulu pour les sites polymétalliques de Mpassa-Moubiri et Mindouli, situés dans le département du Pool.
Pierre Oba, ministre d’Etat en charge des Industries minières et de la géologie, a présenté les raisons de cette révocation. La société Lulu n’a pas respecté plusieurs engagements essentiels, notamment : non-construction d’une usine de transformation ; absence de plan d’investissement ; aucune étude de faisabilité réalisée ; aucun test de production effectué.
Le ministre d’Etat a également souligné que “la société Lulu a procédé à une exploitation désordonnée aggravée par une exportation massive et illicite du minerai de cuivre, dont elle a par ailleurs et fait une fausse déclaration en minorant volontairement la quantité exportée, se limitant à déclarer seulement 7092 tonnes pour chacune des années 2022 et 2023. Cette société n’a pas donné suite aux mises en demeure de l’administration datant d’août 2023. De fait, les deux permis en objet sont désormais retombés dans le domaine public”, a rapporté le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, lisant le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres.
Malgré les mises en demeure de l’administration en août 2023, Lulu n’a pas rectifié sa conduite. En conséquence, les permis Mpassa-Moubiri et Mindouli sont tombés dans le domaine public.
En parallèle, le Conseil des ministres a approuvé un projet de décret attribuant à la société A.S. Building un permis de recherches minières pour les potasses, connu sous le nom de « permis Ntsela« , dans le département du Kouilou. Cette société, active sur le terrain depuis 2023, a déjà identifié des indices de potasse et prévoit d’investir 804 millions de francs CFA pour approfondir ses recherches.
Notons que Zou Delyn, président-directeur général de Lulu, avait signé le 21 février 2014 une convention d’exploitation minière pour les sites de Mpassa-Moubiri et Mindouli. Ce document, paraphé conjointement avec le gouvernement congolais représenté par Gilbert Ondongo et Pierre Oba, respectivement, ministre des Finances et des Mines, à l’époque.