Le Congo a marqué une étape importante dans sa réorganisation administrative en passant de 12 à 15 départements. Cette transition a été officialisée suite à l’adoption de nouveaux projets de loi par le Sénat et l’Assemblée nationale, les 6 et 7 août 2024 à Brazzaville.
Ces réformes s’inscrivent dans le cadre des articles 125 et 143 de la Constitution du 25 octobre 2015, visant à rapprocher l’administration des citoyens, a indiqué le gouvernement.
Les nouvelles entités territoriales sont :
- Djoué-Léfini : Comprend les districts d’Ignié, de Vinza, de Kimba et de Ngabé, avec Odziba comme chef-lieu.
- Nkéni-Alima : Regroupe les districts d’Abala, d’Allembé, d’Ollombo, d’Ongoni et de Makotipoko, avec Gamboma comme chef-lieu.
- Congo-Oubangui : Comprend les districts de Mossaka, Bokoma, Liranga et Loukoléla, avec Mossaka comme chef-lieu.
Ces projets de lois visent à redéfinir et ériger de nouveaux départements, districts et communautés urbaines, conformément aux principes de déconcentration et de décentralisation fixés par la loi n°03-2003 du 17 janvier 2003. Les localités de Loango, Ngombé, Ngouha 2 et Mpouya ont également été érigées en communautés urbaines.
Lors des débats parlementaires, certaines inquiétudes ont été soulevées par les élus concernant la concentration de ces nouvelles entités territoriales dans le Nord du pays. Le sénateur Jean-Marie Epouma Andziba a exprimé des doutes sur l’impartialité du projet, craignant qu’il ne vise à augmenter le nombre de circonscriptions électorales dans cette région au détriment du Sud.
“La réforme est évidente, mais elle doit se faire d’une manière impartiale et objective. Tel que cela est fait, on se dit que le rapprochement des citoyens de l’administration prôné n’est nécessaire qu’au Nord du pays. Nous redoutons surtout que cette démarche soit engagée pour augmenter le nombre de circonscriptions électorales dans cette partie au détriment du Sud. Nous devons parler vrai”, a-t-il déclaré.
En réponse, le ministre de l’Intérieur, de la décentralisation et du développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, a assuré que le processus de découpage administratif est progressif et évolutif, et qu’il se poursuivra dans tout le pays.
“Nous en aurons sur toute l’étendue du territoire car nous avons des grands villages. Cela dépend de ce que nous allons avoir au titre budgétaire car, il va falloir construire des locaux pour l’administration publique”, a-t-il souligné.
Le Conseil des ministres s’était réuni le 3 juillet dernier au Palais du Peuple à Brazzaville, sous l’autorité du président de la République, Denis Sassou Nguesso, pour discuter de cette réforme majeure. La création des départements de Djoué-Léfini, Nkéni-Alima et Congo-Oubangui a été l’un des points principaux de l’ordre du jour, visant à améliorer la gestion publique et à rapprocher les services publics des populations locales.