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Chloé Bafouidi Nsoni la victime d’une négligence banalisée dans les hôpitaux

Victime de troubles respiratoires aiguës, Chloé Bafouidi Nsoni 29 ans, enceinte de 8 mois a été, sur instruction des responsables sanitaires de l’hôpital Blanche Gomez qui suspectent alors un cas de Covid-19, transférée à la clinique Albert Leyono où faute de prise en charge, elle va décéder quelques heures après son admission.

En grossesse à terme, la jeune femme devait subir une césarienne à laquelle se refusaient de procéder le corps médical de Blanche Gomez prétextant l’absence de bloc opératoire approprié aux patients atteints du Covid-19. 

La clinique Leyono, réquisitionnée pour la prise en charge des malades qui dispose bien d’un bloc opératoire adapté, ne disposerait pas d’une équipe gynéco-obstétrique pour effectuer l’intervention chirurgicale.

Selon la mise au point faite par la clinique municipale, une proposition aurait de ce fait été formulée à la structure Blanche Gomez avant l’admission de Chloé Bafouidi Nsoni. Elle portait sur la mise à disposition dudit bloc à la condition qu’une équipe médicale spécialisée dans l’accouchement accompagne la patiente. 

Point essentiel qui n’aurait pas été respecté, le transfert de Chloé s’accompagnera de la simple présence d’une sage femme, visiblement sous informée, sans confirmation préalable de l’hôpital mère et enfant du dispositif d’accompagnement sollicité.

S’en suivent alors plusieurs échecs de communication. Le rapport de la clinique Leyono affirme que la coordination des soins dans les sites de prise en charge, organe ressource, aura été aux abonnés absents dans cette affaire. 

Plus grave encore, le médecin qui avait signalé le cas de la patiente et sa demande de transfert serait un « intermédiaire » affirme la clinique. Celui qui s’est présenté comme le médecin de garde de l’hôpital Blanche Gomez, exerce plutôt au Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville. 

Autant de négligences qui feront que la jeune femme ne sera jamais prise en charge, et qu’elle décédera le 29 mai à 5H du matin.

Sans même avoir testé la victime, le personnel de la clinique Leyono va tenter d’appliquer la procédure d’enterrement immédiat appliqué aux personnes décédées du coronavirus. S’engage alors un bras de fer entre le centre médical et la famille de la victime. Cette dernière va finalement réussir à exiger un test post mortem qui va se révéler négatif.

L’indignation est totale, le drame révélateur de la légèreté avec laquelle sont traités les patients au sein de nombreux centres hospitaliers de notre pays.

Comment sur la base de supposition une femme enceinte a-t-elle pu perdre la vie? Quelles sont les procédures de transfert vers les centre Covid-19 des patients nécessitant une prise en charge spécialisée? Quel rôle aurait pu jouer la coordination des soins dans les sites de prise en charge dans l’admission et le traitement de cette patiente? Se sont autant de questions que l’opinion se pose désormais. 

Le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, André Oko Gakala, qui s’est saisi de l’affaire, a demandé ce lundi l’ouverture d’une enquête de flagrance. Les résultats des auditions des officiers de police judiciaire devraient permettre de faire la lumière sur ce scandale médical, et d’établir les responsabilités.

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