Ce vendredi 8 mars, le procureur de Brazzaville a requis une peine de deux mois d’emprisonnement ferme et une amende de 50 000 francs CFA à l’encontre de quinze élèves sur dix-sept du Lycée technique 5 Février 1979. Leur crime présumé ? Avoir remplacé le drapeau national de la République du Congo par une étoffe bleue, couleur de leur ancien uniforme scolaire, rapporte Rfi.
Le 5 février dernier, ces élèves ont fait descendre le drapeau vert-jaune-rouge de la République du Congo pour le remplacer par une étoffe bleue nuit, couleur de l’ancien uniforme scolaire. Cette action a suscité une vive réaction des autorités, entraînant une procédure judiciaire. Le ministère public a demandé à la cour de condamner les 15 élèves inculpés pour servir d’exemple.
Cette demande a été perçue avec surprise par la défense, qui souligne le caractère disproportionné de la peine pour des élèves en période d’examen.
“Cette affaire a défrayé la chronique. Et le ministère public, dès l’entame de cette procédure, a parlé d’une affaire d’extrême gravité. Aujourd’hui, il vient requérir deux mois d’emprisonnement ferme. Nous pensons que le tribunal ne suivra pas le ministère public, étant entendu que ces enfants n’ont rien fait et qu’ils sont en classe d’examen. Il faudrait qu’ils soient mis en liberté pour mieux préparer leur examen de baccalauréat”, a déclaré maître Haris Kissouéssoué avocat de la défense sur les ondes de Rfi.
D’autre part, Maître Jean-Fortuné Bassinga, avocat de l’Etat, a plaidé pour des sanctions symboliques, reconnaissant le statut d’élève des accusés.
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“L’Etat que je représente a eu quand même la mansuétude de demander au tribunal de les condamner juste à un franc symbolique, en tenant compte de leur statut d’élève. Question de leur permettre également de reprendre leurs cours ; pourvu que cela leur serve de leçon”, a-t-il souligné.
Deux des dix-sept élèves ont été relaxés faute de preuves, mais le sort des quinze autres reste en suspens jusqu’au 14 mars, date à laquelle le jugement sera rendu.
Le procès, ouvert le 20 février dernier, se concentre sur l’accusation de « dégradation d’un objet d’utilité ou de décoration publique.«