Affaire avion présidentiel vendu en France : le gouvernement congolais se pose des questions concernant les commentaires émis par l’ambassadrice de France à la suite de cette vente
Le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, a, ce dimanche 08 octobre, réagit suite aux propos tenus par l’ambassadrice de France en République du Congo, Claire Bodonyi, sur un média local, à la suite de la vente aux enchères d’un avion présidentiel appartenant à la République du Congo. Thierry Moungalla s’interroge du fait que la représentante diplomatique de la France dans notre pays ait révélé que cet appareil n’était pas enregistré au nom de l’Etat congolais, plutôt au nom d’un particulier, alors que l’avion ait été saisi puis vendu aux enchères pour payer une dette publique.
“L’avion du président qui n’a pas été inscrit comme avion appartenant au Congo, mais appartenant à une personne a été saisi dans ce cadre-là, c’est-à-dire que le produit de la vente sera versé à l’homme d’affaires en remboursement des sommes que la justice française a indiqué devoir lui être versé,”, c’est sur ces commentaires de l’ambassadrice de France au Congo, Claire Bodonyi, que le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla a réagit via son compte officiel.
“Mme l’ambassadrice affirme que l’avion était « immatriculé au nom d’un particulier…. ». Si c’était le cas, alors pourquoi l’avoir saisi pour une dette prétendument à la charge de la République du Congo et non due par ce mystérieux particulier ?”, se demande Thierry Moungalla.
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Dans son interview, Claire Bodonyi, a préféré se montrer réservée plutôt que de donner son point de vue suite à cette vente.
“Ce n’est pas un sujet diplomatique, c’est un sujet juridique, c’est dans ce cadre-là que je ne peux en ma qualité de fonctionnaire, commenter cette décision dans un sens ou dans un autre. Et si je le faisais, et si mon président le faisait, nous serions immédiatement accusés de faute grave parce qu’il y a une séparation des pouvoirs entre l’exécutif et la justice”, a-t-elle souligné, ajoutant qu’ “il y a un principe qui est difficile, je crois, à faire comprendre entre nos deux pays, en tout cas moi je l’ai fait avec le gouvernement de la République du Congo : en France les décisions de justice ne se discutent pas. C’est la règle de droit. La justice indépendante”, a-t-elle déclaré.
Une prise de parole qui n’a pas laissé indifférent le porte-parole du gouvernement qui a d’ailleurs réagi avec ironie.
“Mme l’ambassadrice dit que la partie française a des difficultés « à faire comprendre – à la partie congolaise en réalité – la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice – mais qu’en tout cas (elle) avait essayé« . Un propos condescendant que nous ferons semblant de ne pas avoir entendu….”, a-t-il posté.
A en croire le porte-parole du gouvernement, les propos de l’ambassadrice de France font référence à des doutes, des questions ou des préoccupations que certaines personnes peuvent avoir concernant ses commentaires.
“Mme l’ambassadrice de France sur Drtv : « nous ne pouvons commenter une décision de justice« ….Puis, elle passe les 10 minutes suivantes d’interview…. à commenter dans le détail l’affaire qui oppose le Congo à un homme d’affaires…. ….Et tient au passage des propos approximatifs sur la genèse de ce dossier. Le dossier ne remonte pas à « une vingtaine d’années« comme affirmé, mais a près de 40 ans d’âge….”, a retorqué Thierry Moungalla.
Le gouvernement congolais par le truchement du ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso avait le 04 octobre dernier, son mécontentement à l’encontre de la vente aux enchères d’un Falcon présidentiel appartenant à la République du Congo, rapportait le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla.