Une augmentation de 25% du prix du gazole interviendra courant ce mois d’octobre 2023
Dans le cadre de la mise en œuvre du programme économique et financier triennal, soutenu par la Facilité élargie de crédit (Fec) conclu avec le Fonds monétaire international (Fmi), et dans l’optique de permettre à la République du Congo de disposer des ressources financières nécessaires à la conduite de grands projets structurants, une augmentation de 25% du prix du gazole interviendra courant ce mois d’octobre 2023. Une troisième augmentation du prix du carburant depuis le 31 janvier dernier.
Le Conseil des ministres s’est réuni ce samedi du 7 octobre, au Palais du Peuple, à Brazzaville, sous l’autorité du président de la République, Denis Sassou Nguesso.
Les participants ont suivi une communication du ministre d’Etat, en charge de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Firmin Ayessa, relative aux mesures d’accompagnement à la suite de l’augmentation des prix à la pompe des produits pétroliers.
Il ressort que l’Etat congolais entend revoir une nouvelle fois à la hausse le prix du carburant initialement augmenté de 5% en janvier dernier puis de 30% en juillet dernier dans le cadre des discussions avec le Fonds monétaire international (Fmi), sur la troisième revue du programme soutenu par un accord dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (Fec) du Fmi approuvée en janvier 2022. Depuis lors, le prix des produits pétroliers à la pompe est passé de 595 FCFA le prix du litre d’essence à 625 FCFA, et de 475 FCFA le litre de gasoil à 500 FCFA. Une deuxième augmentation du prix du supercarburant à la pompe, qui est alors passé de 625 à 775 FCFA.
“Dans le cadre du respect des engagements pris par les pouvoirs publics, une augmentation de 25% du prix du gazole interviendra courant ce mois d’octobre 2023”, rapporte, le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla.
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Pour tenir compte de la hausse attendue et en cours du prix du gazole, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures d’accompagnement et d’atténuation suivantes :
– Mesures immédiates et/ou à court terme.
Education :
- Suppression de la contribution des parents d’élèves et prise en charge des bénévoles et agents communautaires de l’enseignement ;
- Octroi généralisé des manuels scolaires à tous les élèves du primaire ;
- Accélération du traitement des dossiers d’octroi des bourses des étudiants et mise en œuvre attendue de leur paiement régulier ;
Transports :
- Mise en place dans les meilleurs délais de sociétés publiques de transport urbain à Brazzaville et Pointe-Noire, en partenariat avec des sociétés privées ;
- Réguler les trajets et itinéraires des bus en vue de protéger le secteur des transports privés urbains ;
- Suppression définitive de la taxe de roulage ;
- Résoudre la problématique du tarif des péages en négociant une baisse des tarifs avec la société compétente (Congolaise des Routes) ;
- Etendre au transport fluvial les mesures prises, à savoir : réduction de 50% de la redevance annuelle d’exploitation des bateaux et des droits d’accostage ; baisse de 20% des droits du trafic journalier, baisse de 50% de la contribution à la patente et de la moitié des droits de séjour à quai ;
- Faire respecter les procédures de délivrance du certificat médical et réexaminer les coûts de renouvellement du permis de conduire ;
- Réglementer le transport public des passagers sur les motocycles, en concertation avec les collectivités locales concernées. Il s’agira notamment des conditions de sécurité et d’assurance, du port de l’uniforme et d’un numéro matricule, etc. ;
- Suppression des droits de stationnement institués par certains départements (Cuvette, Sangha) ;
- Suppression de l’obligation de transport public instituée dans certains départements (Niari) ;
- Faire respecter la libre-circulation des personnes et des biens aux frontières, conformément à l’acte additionnel Cemac ;
- Accélérer les travaux des commissions relatifs à l’optimisation du processus de sortie des conteneurs au Port autonome de Pointe-Noire (réduction du temps de passage portuaire dans le traitement des conteneurs) ;
Santé et protection sociale :
- Rendre opérationnelle dans les meilleurs délais la Caisse d’assurance médicale universelle (Camu), afin de prendre en charge de manière effective les populations pour les pathologies et soins de santé du quotidien : césarienne, paludisme, Vih-Sida, tuberculose, hypertension artérielle, diabète et insuffisance rénale ;
- Elargir le nombre de bénéficiaires des indemnités permettant de financer des activités génératrices de revenu ;
- Rendre effectif le programme national des filets sociaux.
– Mesures à moyen et long terme.
Le Conseil des ministres a instruit les autorités compétentes à s’assurer du fait que les ressources dégagées par la baisse des subventions soient affectées, réservées et même sanctuarisées afin de mener les actions suivantes en faveur des populations :
- Relance du projet d’hydraulique rurale (Eau pour tous) :
- Réfection et construction des pistes rurales et agricoles ;
- Entretien, dragage et balisage des rivières ;
- Mise en place de projets communautaires et revitalisation du tissu villageois ;
- Réfection et construction des infrastructures de désenclavement ;
- Réactivation des services de cuisines hospitalières ;
- Amélioration des conditions de vie dans les internats, les restaurants et cantines scolaires et universitaires ;
- Augmentation et amélioration des capacités d’accueil des élèves et étudiants ;
- Accompagnement significatif des entreprises, notamment grâce à la promotion de la bourse de sous-traitance.
Afin de pallier les impacts des deux premières hausses aggravée par la persistance des effets du conflit russo-ukrainien sur la hausse du prix des produits importés, le gouvernement congolais avait a pris des mesures d’accompagnement au moment des deux précédentes hausses du carburant, pour un coût de 19 milliards FCFA pour la première et de 22 milliards FCFA pour la deuxième, a laissé entendre Thierry Moungalla.
D’autres mesures d’accompagnement avaient été parallèlement mises en œuvre par l’exécutif, at-il ajouté, dont la gestion de la catastrophe de Mvoungouti, le traitement des érosions dans les grandes villes et l’aménagement de voiries urbaines, etc.