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Sommet des trois bassins : l’unanimité autour d’un front commun pour la préservation de la biodiversité

Les pays des trois plus grands bassins forestiers du monde (l’Amazonie, le Congo et le Bornéo-Mékong), leurs partenaires, les organisations de la société civile et les organismes internationaux se sont retrouvés du 26 au 28 octobre, à Kintélé, non loin de Brazzaville. Le sommet des trois bassins des écosystèmes et de biodiversité des forêts tropicales a baissé les rideaux sur la nécessité de construire un cadre commun de coopération entre ces trois bassins.

Devant les grandes menaces liées au dérèglement climatique, les forêts des trois bassins constituent un rempart pour l’humanité. Elles assurent la régulation du climat et protège ainsi l’humanité d’un péril collectif. A elles seules, ces forêts séquestrent annuellement 271 millions de tonnes de carbone, soit près de la moitié des stocks mondiaux. D’où, la nécessité de les préserver durablement.

Le leadership de Denis Sassou Nguesso

Lors de la cérémonie d’ouverture du segment de haut niveau, le 28 octobre, les participants ont suivi un peu plus de trente déclarations. En présentiel ou en visioconférence, les intervenants, dont le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le président français, Emmanuel Macron, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, le président du Venezuela, Nicolàs Maduro ont tous salué l’initiative du président congolais. Ils ont rendu un hommage particulier à Denis Sassou Nguesso, le Chef de l’Etat congolais, par ailleurs, président de la Commission Climat du Bassin du Congo, pour son leadership et pour l’ambition collective qu’il porte pour la lutte contre le changement climatique, la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité. Cette ambition, ont-ils rappelé, s’est matérialisée, d’abord en 2011, avec le 1er Sommet des trois bassins, avant ce 2ème Sommet en 2023.

Faudrait-il le rappeler, l’engagement du président congolais pour la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité date de longtemps. En effet, la communauté internationale est active dans ce combat depuis, au moins, le sommet de Rio de Janeiro au Brésil (Rio+20) en 1992. Cette grande conférence sur les questions climatiques a donné naissance à trois Conventions : sur la Désertification, sur la Biodiversité et sur les changements climatiques.

Alors que son territoire national est couvert à 65% de forêts, la République du Congo a pris conscience de la nécessité de protéger l’environnement depuis les années 1980. Sous la clairvoyance de Denis Sassou Nguesso, le Congo institua en 1984, une journée nationale de l’arbre au cours de laquelle, chaque congolais fut appelé à planter un arbre à essence fruitière ou forestière. Selon les estimations, le Congo compte environ 71 mille hectares de forêts de plantation.

Cette vision avant-gardiste n’a jamais fléchi. Bien au contraire, le Congo a multiplié des initiatives dans le cadre de la préservation de l’environnement, ainsi que l’illustrent les nombreuses réserves nationales dont l’objectif est de protéger les écosystèmes forestiers et la biodiversité : Odzala Kokoua, Nouabalé Ndoki, Lesio Luna, etc.

En 2017, le président de la République, Denis Sassou Nguesso matérialisa la mise en place d’un des outils financiers de la Commission climat du Bassin du Congo, à savoir : le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. L’objectif affiché est de mobiliser les ressources nécessaires auprès des contributeurs et investisseurs, en vue du financement de la mise en œuvre des programmes et projets concourant au développement durable

La déforestation est un facteur clé du changement climatique. Il est plus que difficile de l’arrêter pour multiple raisons. Mais, il faut travailler à réduire son impact, par le reboisement, notamment. Dans cette optique, le président congolais a lancé l’initiative de la décennie mondiale d’afforestation, en vue de faire que tous les pays du monde contribuent à l’équilibre des écosystèmes. L’afforestation apparait comme un réel « cri de cœur qui nous interpelle tous » car plus qu’une solution, « il s’agit d’un impératif de raison », selon Denis Sassou Nguesso.

L’organisation du sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales (Amazonie – Congo – Bornéo Mékong Asie du sud-est) au Congo s’inscrit sans nul doute dans la dynamique écologique qu’incarne le dirigeant congolais depuis de longues dates.

La portée du 2ème sommet des trois bassins

Le 2ème sommet des trois bassins a vécu. Sans aucun doute, il a été un succès aussi bien par ses conclusions que par ses participants. La trentaine de discours entendus, notamment lors de la cérémonie d’ouverture du segment de haut niveau l’ont répété à plusieurs reprises.

Certes, certains ont voulu lié, si non, réduire la portée de ce sommet à l’absence de ceux qu’ils ont appelés « les grands de la planète ou hauts-représentants ». Peut-être par confusion car, ce sommet n’était pas une COP où devait être prises des décisions devant engager ces « grands de la planète » que l’on désigne par la Communauté internationale.

A Kintélé, le 2ème sommet des trois bassins des écosystèmes et de biodiversité des forêts tropicales avait pour ambition de créer au sein de ces bassins, une prise de conscience sur le fait qu’ils constituent un rempart pour l’humanité face aux calamités dues au dérèglement climatique. Pour cette raison, ils doivent être une force capable non seulement de faire entendre sa voix dans les rendez-vous internationaux sur le climat, mais aussi d’influer sur les décisions y relatives.

Le 2ème sommet des trois bassins a réussi à mettre en place les bases d’une solidarité forte, d’une plateforme de coopération et d’échange d’informations et d’expériences, afin que dans les meilleurs délais possibles soit harmoniser les vues, les stratégies et les politiques dans le domaine de la préservation de la biodiversité dans ces trois bassins.

Dans tous les cas, aucun bassin parmi les trois n’était absent de ce sommet. Les présidents Luiz Inácio Lula da Silva du Brésil et Nicolàs Maduro du Vénézuéla ont pris la parole en visioconférence pour le bassin de l’Amazonie, outre les représentants qui étaient dans la salle. Pour le bassin du Borné Mékong (Asie du sud), les représentants de la Chine et d’autres pays étaient bien présents au sommet.

Les interventions en visioconférence du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, du président français, Emmanuel Macron, par exemple ne sont pas à passer sous silence.

Du côté de l’Afrique, le segment de haut niveau a été honoré de la présence d’une dizaine de Chefs d’Etat, à savoir : Azali Assoumani des Comores et président en exercice de l’UA, William Ruto du Kenya, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, Carlos Vila Nova de Sao Tomé-et-principe, Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau, Faustin-Archange Touadéra de la RCA, Félix Tshisekedi de la RDC, Evariste Dayishimiye du Burundi, le président de la transition gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, sans oublier l’hôte du sommet, Denis Sassou Nguesso. La commission de l’Union africaine a été représentée à ce sommet par son président Moussa Faki Mahamat.

A l’évidence, le succès d’un sommet qui réunit, en présentiel, plus de dix de Chefs d’Etat et environ 4 000 participants qui ont pris des engagements conformes aux objectifs visés, ne peut se mesurer à l’aune des absents. De plus, ces absents n’ont pas mis en cause la participation de leurs ministres et représentants respectifs.

Des pollueurs invités à passer à l’action

Le 2ème sommet des trois bassins visait à créer une coalition mondiale dont les pays membres sont le socle. Les bases de cet instrument d’influence dans les rencontres internationales sur le climat ont été jetées lors de ce sommet.

En attendant, la COP28 de Dubaï sera l’occasion d’un baptême de feu pour cette coalition qui devrait rendre opérationnelle sa feuille de route. D’ailleurs, la ministre congolaise en charge de l’Environnement, Arlette Soudan Nonault l’a dit : « Nous nous mettrons, sans délai, au travail en créant une cellule de coordination et de suivi pour la mise en œuvre des décisions, la COP28 à Dubai constituant notre prochaine étape pour opérationnaliser la feuille de route des trois bassins ».

Ainsi, les participants au sommet de Kintélé ont rappelé aux pays développés l’obligation et l’urgence, d’une part, de respecter leurs engagements à fournir une aide publique au développement équivalente à 0,7 % de leur revenu national brut et fournir 100 milliards de dollars par an, pour le financement de la lutte contre le changement climatique sous forme de ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates.

D’autre part, ils ont rappelé aux mêmes pays développés l’urgence de remplir leurs obligations en matière de financement de la lutte contre le changement climatique et contribuer à la mobilisation de 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030, prévus par le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, avec pour objectif de soutenir la mise en œuvre des stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique, en fournissant des ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquate.

Les participants ont également rappelé que l’adoption de mesures prises pour lutter contre les changements climatiques et protéger l’environnement, y compris les mesures unilatérales, ne doivent pas constituer un moyen d’imposer des discriminations arbitraires ou injustifiables sur le plan du commerce international, ou des entraves déguisées à ce commerce.

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