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Arlette Soudan-Nonault : « COP 27 : l’Afrique bafouée… Le Bassin du Congo méprisé »

Ce lundi 14 novembre, Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, du développement durable et du Bassin du Congo a décidé de quitter la COP 27 avant la fin des négociations. Elle a exprimé son mécontentement déclarant que le « scénario de la COP », dite africaine de Charm el-Cheikh en Egypte est « en passe de virer au cauchemar pour l’Afrique. » 

La ministre de l’Environnement, du développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault a décidé, ce lundi 14 novembre, de quitter les travaux de la 27ème Conférence des Parties (COP 27) avant la fin des discussions. 

Elle estime que les préoccupations, d’une part, des pays du Bassin du Congo, deuxième région forestière tropicale dense et humide après l’Amazonie ; et d’autre part, celles de l’Afrique, n’ont pas été au cœur des discussions. 

« Les pays du Nord et les organisations qu’ils contrôlent pèsent de tout leur poids pour que l’Afrique ne présente pas un front uni et des projets collectifs face à l’injustice climatique. Leur volonté est de nous distribuer des miettes au cas par cas, en fonction de leurs intérêts. Nous n’avons rien à mendier ! », a-t-elle indiqué. 

Peu après cette annonce, Arlette Soudan Nonault est revenue sur ses propos dans une interview accordée à RFI, pour expliquer son indignation vis-à-vis de cette assemblée dédiée à la lutte contre le réchauffement climatique et ses causes.  

« Pourquoi ce coup de poing un peu sur la table ? Parce que ce n’est pas normal, la spécificité de l’Afrique qui n’émet que 4% des émissions mondiales n’a pas été prise en compte », a déclaré la ministre. 

Arlette Soudan Nonault a aussi soulevé la problématique du financement du continent dans la lutte contre les changements climatiques qui, pourtant estime-elle, est « un bon élève de l’atténuation. » 

« Pour aller vers une transition avec des énergies propres, il nous faut des financements », a souligné la ministre.  

Autre point noir relevé par Arlette Soudan-Nonault c’est l’écart qu’elle dit observer entre la volonté politique et l’application de ces dernières. 

 « Il y a des démarches déclaratives : vous avez Kerry qui vous dit que c’est de l’injustice climatique, vous avez Biden qui est arrivé qui dit qu’il faut prendre en compte les forêts et les tourbières du Bassin du Congo, vous avez le président de l’Union africaine, Macky Sall, qui dit qu’il faut prendre en compte aujourd’hui l’Afrique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, nous ne sommes pas des naïfs. Mais que nous ayons l’honnêteté de nous laisser aller clairement vers ce qu’on appelle le marché du carbone souverain », a-t-elle affirmé. 

♦Lire aussi : COP 27 : Denis Sassou Nguesso lance un appel solennel à l’instauration d’une décennie de l’afforestation

Moins de 24 heures après son « coup de poing », Arlette Soudan Nonault a laissé entendre que son cri de cœur a été suivi d’une oreille attentive par les organisateurs de la COP 27. 

« Suite à la décision impromptue de la Présidence de la COP de tenir ce matin un round de Consultations sur les “Besoins et Circonstances spéciales de l’Afrique”, j’ai décidé de différer mon retour sur Brazzaville et de participer à cette réunion. Ces consultations non prévues ont été inscrites sur l’agenda suite à l’annonce argumentée de mon départ », a-t-elle annoncé. 

Un geste salué par l’intéressée qui se veut tout de même prudente quant à la suite des travaux. 

« C’est un geste de bonne volonté auquel l’Afrique et les pays du Bassin du Congo que je représente se doivent de répondre. Je serai évidemment particulièrement vigilante quant à la prise en compte de nos priorités, qui devront être intégrées dans les décisions finales de cette COP 27 », s’est exprimé la ministre.

En rappel, lors de son allocution à l’occasion de l’ouverture de la COP 27, le 08 novembre dernier, le président de la République, Denis Sassou Nguesso avait lancé un appel au pragmatisme à l’endroit des décideurs du monde entier.  

« La COP 27 doit être une COP de l’action après tant d’annonces depuis des années et tant de promesses non tenues. Le temps est venu de passer aux actes concrets, il y va de notre crédibilité », déclarait-il. 

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