Culture

Paiement des droits d’auteur : l’UMC accuse le BCDA de « détournement de denier public » 

Le bureau exécutif national de l’Union des musicien congolais (UMC) a exprimé ce vendredi 27 janvier, son ras-le-bol suite au préjudice que subissent ses membres dans la distribution des fonds récoltés pour la « redevance des droits d’auteur et des droits voisins » par le Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA).

L’Union des musiciens congolais (UMC), a tenu ce vendredi 27 janvier, à Brazzaville, un point de presse sur la situation financière, administrative et du personnel au sein du Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA).

Dans une déclaration lue par son président, Godefroy Magloire Bonguili dit Pape God, l’UMC pointe du doigt la mauvaise gérance des fonds récoltés par le BCDA dans le cadre de la « redevance des droits d’auteur et des droits voisins »

« C’est tout autant un cri de cœur à la très haute attention de Monsieur le président de la République, Chef de l’Etat, Grand protecteur des Arts et des lettres, son Excellence Denis Sassou Nguesso, à Son excellence Monsieur Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, Chef du gouvernement, au vénérable président du Sénat, à l’honorable président de l’Assemblée nationale et à Madame la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs, pour vous informer du détournement de denier public dont fait l’objet le Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA) », a déclaré Godefroy Magloire Bonguili. 

♦Lire aussi : Makhalba Malecheck : “Trop c’est Trop! Qu’est-ce que le BCDA veut faire de notre musique ?”

Selon lui, le BCDA accuse de graves contreperformances qui vont à l’encontre des dispositions de la loi n°24/82 du 7 juillet 1982 relative aux droits d’auteur et droits voisins au Congo et du décret 86/813 du 11 juin 1986 portant organisation et fonctionnement du BCDA. 

Il a ainsi laissé entendre qu’une partie importante de l’argent récolté par le BCDA soit consacrée aux charges du personnel de cet établissement public en violation des lois en vigueur rappelant qu’un budget de transfert est alloué au BCDA par l’Etat congolais pour son fonctionnement. 

« Normalement le BCDA n’a pas à payer les salaires mais plutôt des primes. Les salaires étant supportés par le budget de transfert. La triste réalité de la pyramide renversée est que de nos jours, 95% des redevances recouvrées par le BCDA sont dépensées pour ses charges. Il ne repartit aux artistes musiciens, ayants-droit, fort malheureusement, que 5%. Nous espérons ainsi vous avoir expliqué où va l’argent du BCDA et que vous avez compris pourquoi les artistes sont misérablement payés ou ne sont pas payés », s’est exprimé le président de l’UMC.

Face à cette situation, l’UMC demande aux autorités congolaises de procéder à la suspension de la répartition des droits d’auteur et des opérations de recouvrement de redevance sur toute l’étendue du territoire national « avant que toutes ces questions ne trouvent de solutions définitives », a souligné Godefroy Magloire Bonguili.

Faute de quoi, l’UMC saisira les instances des juridictions compétentes afin que le BCDA s’acquitte de leurs dus, a-t-il indiqué.

« En cas de non exécution de notre cahier des charges, l’Union des musiciens congolais (UMC) se réserve le droit d’ester en justice le Bureau congolais du droit d’auteur pour préjudice indéniable subi », a conclu Godefroy Magloire Bonguili. 

L’UMC est un collectif d’artistes musiciens congolais. Elle contribue à la vulgarisation du patrimoine culturel national, et défend les intérêts matériels et moraux des musiciens congolais.

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