Mathias Dzon dénonce une manœuvre politique derrière la révision de la constitution
L’opposant politique Mathias Dzon dénonce une manœuvre politique derrière l’amendement de l’article 157 de la Constitution fixant désormais la durée de l’état d’urgence à 90 jours contre 20 jours au départ. Il y voit une possibilité pour le gouvernement de procéder à la création des conditions pouvant permettre une « succession dynastique« au pouvoir.
Le président de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), Mathias Dzon a tenu une conférence de presse ce samedi 8 janvier à Brazzaville. L’homme politique est revenu sur l’amendement de la loi fondamentale autorisée le 7 janvier dernier par les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
Sans langue de bois, Mathias Dzon a fustigé la révision constitutionnelle qu’il décrit comme une manœuvre politique des autorités congolaises visant à favoriser l’intérêt personnel d’un groupe d’individus au détriment de l’intérêt général.
“Le Chef de l’Etat congolais veut en réalité introduire dans la loi fondamentale des dispositifs visant à contourner le référendum constitutionnel et à donner au Président de la République le pouvoir de faire voter par le Parlement réuni en congrès toutes les modifications qu’il envisage apporter à la constitution”, a dit l’homme politique.
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Selon le candidat malheureux de la dernière présidentielle, plusieurs modifications seraient en projet notamment les conditions pour être candidat à l’élection présidentielle, la création d’un poste de vice-président de la République et l’élection du président de la République au scrutin indirect par le Parlement réuni en congrès.
Un scénario qui a alimenté les rumeurs qui circulaient peu avant la tenue de ce vote au Parlement. Lors de la session parlementaire, Isidore Mvouba, président du Congrès a rassuré que ces thématiques n’étaient nullement soumises à l’examen et au vote des députés et sénateurs.
“L’exercice auquel les honorables et vénérables congressistes vont se soumettre dans quelques instants porte simplement sur l’allongement de la durée de l’état d’urgence et de l’état de siège qui devient à 90 jours”, avait-il garanti.
L’amendement de l’article 157 de la Constitution du 25 octobre 2015 a été approuvé à l’unanimité sans abstention par le Parlement réuni en congrès. Selon le gouvernement, il permettra de « moduler« l’état d’urgence avec possibilité de le décréter pour 90 jours maximum au lieu de 20 jours actuellement.