Concession de la fibre optique : le ministre dénonce une « manipulation politique »
Le ministre des Postes et télécommunications, Leon Juste Ibombo, a fustigé les mouvements d’humeur observés ces derniers jours, au sujet d’un contrat de concession de la fibre optique signé entre l’Etat congolais, et une entreprise privée. Il dénonce une « manipulation politique », autour d’une problématique n’entravant pas le bon fonctionnement de l’entreprise Congo Telecom comme dénoncé par les syndicats.
Un contrat de concession d’exploitation de la fibre optique à une société privée dénommée Yao Corp a fait réagir les employés de Congo Telecom en fin de semaine dernière.
Ils demandent le « retrait pur et simple » de ce contrat qui selon eux vient mettre à mal la situation financière de leur entreprise qui tirerait plus de 80% de son chiffre d’affaires de la fibre optique.
Des propos démentis par le ministère des Postes et télécommunications, en charge du dossier, qui s’est fendu d’une communication à travers laquelle, il réfute les allégations de l’intersyndicale des agents de Congo Telecom.
Lors de son « recadrage » Léon Juste Ibombo est longuement revenu sur le bien fondé du contrat, son objectif et les perspectives du gouvernement dans la gestion du dossier Congo Telecom.
Sur la nécessité de création de ce partenariat public-privé, le ministre a indiqué que cela datait du début des années 2010. Depuis sa mise en œuvre en 2011-2012, la fibre optique a été « sous exploitée » et « ne rapportait rien aux caisses de l’Etat », a déclaré Leon Juste Ibombo.
C’est pourquoi après une étude lancée par la SNE, actuelle E2C en 2015, via un cabinet français, avec l’aval de l’Arpce, il a été proposé à l’Etat congolais par la SNE et ledit cabinet de mettre la gestion de la fibre optique sous concession.
La fibre optique a été pendant plusieurs années un éléphant blanc
La fibre optique dispose de 24 brins, explique le ministre, malheureusement seuls 6 étaient exploités dont deux 4 par Congo Telecom (jusqu’à lors) et 2 par la SNE. D’où la nécessité à partir de 2015 pour l’Etat de concéder la maintenance et le fonctionnement de ce réseau à un opérateur privé, a souligné le ministre.
Cette mise en exploitation devrait permettre à la République du Congo de maximiser les investissements de l’Etat, mais aussi et surtout d’éviter que cette infrastructure longtemps sous exploitée ne tombe en obsolescence, a indiqué Léon Juste Ibombo.
Ce contrat devait également permettre de booster l’économie numérique, arrimer le Congo au développement de l’économie numérique et maximiser les bénéfices pour consolider les investissements lourds consentis par le contribuable congolais, a-t-il rajouté.
Plusieurs postulants dont une entreprise chargée de la mise en œuvre de la fibre optique à Pointe-Noire avaient manifesté leur intérêt pour la gestion de cette infrastructure.
Le choix a été porté sur l’une d’entre elles, suite à l’instruction du ministre d’Etat, de l’économie, de l’industrie et du portefeuille public, Gilbert Ondongo et suivant la vision du chef de l’Etat consistant à attirer la jeunesse dans les Technologies de communication et d’information, a affirmé Leon Juste Ibombo.
Sur les 24 brins, 8 ont été réservés pour la souveraineté, en cas de besoin. En effet, la fibre optique est un réseau mutualiste, d’autres services de l’Etat peuvent aussi avoir besoin de l’utiliser.
Au regard de ce qui précède, le ministre dit, pour répondre aux affirmations des syndicalistes, voir mal « comment après plusieurs années de sous exploitation, soit seulement 4 brins sur les 24 existants, Congo Telecom pourrait d’un seul coup utiliser 24. ».
La demande de cessation du contrat de concession de la fibre optique est une agitation politique
Pour Leon Juste Ibombo, la réaction des travailleurs de Congo Telecom est une cabale politique, une manipulation, une instrumentalisation puisque selon ce dernier, « cette concession n’entrave nullement et en rien, je précise bien nullement et en rien l’évolution de Congo Telecom. », a-t-il souligné
Le ministre précise que le secteur des télécommunications a été libéralisé depuis la dissolution de l’ONPT et que ce secteur a un régulateur pour défendre les intérêts de chaque société qui se sentirait lésée.
Le ministère a conclu en exhortant la direction générale de Congo Telecom à se ressaisir et d’appeler ses employés au calme.
Soulignons que cette déclaration a été faite depuis le cabinet du ministre puisqu’un mouvement d’humeur observé par les agents de Congo Telecom a empêché ce dernier de se rendre dans les locaux de ladite structure ce lundi.