L’audience à la Primature d’une entreprise dirigée par le fils d’un opposant gabonais fait jaser à Libreville
Plusieurs médias proches du pouvoir gabonais, ont commenté l’agenda du Premier ministre Congolais Anatole Collinet Makosso, ou plutôt celui de son hôte, Franck Ping, président du groupe A-ONE.
Le Chef du gouvernement congolais recevait en fin de semaine dernière une délégation du groupe A-ONE Technologies amenée par son président Franck Ping, fils de Jean Ping, principal opposant d’Ali Bongo Ondimba, le Président gabonais.
Le groupe A-ONE Technologies est venu présenter au Premier ministre ses services de conception, fabrication et production de documents ultra sécurisés. “Au cours de cette audience, la possibilité de sécuriser les documents administratifs en République du Congo a été évoquée… Le Premier ministre s’est réjouit de l’accompagnement que peut apporter cette structure au Congo”, renseigne le compte rendu de la rencontre.
Une réception qui dérange de l’autre côté de la frontière. Reprenant un article de la Lettre du Continent, plusieurs médias réputés proches de l’exécutif au Gabon n’y sont pas allés de main morte pour commenter cette actualité. « Comme son père, Franck Ping mise sur le Congo-Brazzaville et la Côte d’Ivoire » « Franck Ping en quête de mécènes en Côte d’Ivoire et au Congo pour financer la prochaine campagne de son père » pouvait-on lire dans la presse gabonaise.
Les autorités gabonaises pourraient-elles être agacées par la tolérance de l’exécutif congolais envers des personnalités politiques peu appréciées à Libreville, au point de douter de la bonne foi de Brazzaville ?
Tout porte à y croire. À l’approche des élections présidentielles de 2023 au Gabon, l’opportunité de business à laquelle postule Franck Ping, apparaît comme une ressource qui pourrait servir à financer la candidature du père opposant, qui continue d’affirmer avoir remporté l’élection de 2016.
Il faut dire que le Congo et le Gabon qui ont par le passé entretenu une véritable proximité diplomatique ont vu leurs relations s’étioler au cours des dix dernières années. De nombreux acteurs politiques passés dans l’opposition continuent d’entretenir les réseaux diplomatiques de l’ère Omar Bongo, au Congo notamment, ce qui n’est pas du goût de Libreville.