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Chine : À Guangzhou le coronavirus est devenu africain

Depuis plusieurs jours maintenant, la ville de Guangzhou dans le sud de la Chine est le théâtre d’acte de discrimination des autochtones envers les populations d’origine africaine installées dans cette métropole.

Après avoir maîtrisé le virus à Wuhan, épicentre du Covid-19, la Chine craint désormais une résurgence de la maladie dans le pays. En effet, ces derniers jours ont été marqués par la détection de nouveaux cas dans certaines régions du pays. Pour la plupart, il s’agit de cas d’importations du virus de l’étranger. 

Bien que plus de 90% de ces cas d’importation concernent des chinois de retour dans leur pays, l’imaginaire collectif local associe les étrangers au retour de la maladie. 

Dans la ville de Guangzhou, c’est principalement la communauté africaine qui est pointée du doigt. Il faut dire qu’elle paie le lourd tribut de l’évasion de quarantaine de cinq sujets nigérians, qui se seraient par la suite, rendus dans des lieux publics.  

Depuis, les africains de la région sont victimes d’un sentiment de méfiance teintée de xénophobie généralisée de la part des populations autochtones. Le Consulat général du Congo basé dans la province du Guangdong dénonce « des maltraitances diverses de la part du bureau de la sécurité publique de Guangzhou ». 

Expulsions, quarantaine injustifiées, interdictions d’entrée dans les commerces, les hôtels,… le département d’État américain recommande même aux Afro-Américains d’éviter la ville. Plusieurs africains se sont retrouvés confinés, détenus ou sans domicile au cours du week-end dernier. 

« Cela fait trois mois que je suis en Chine et j’ai été testé négatif au coronavirus il y a deux jours. Mais un officiel m’a dit que je dois être mis en quarantaine car d’autres Africains ont le virus. Je comprends qu’il est question de la sécurité de tout le monde, mais ma question est : suis-je plus susceptible qu’un chinois d’avoir d’avoir le virus car je suis africain ? » témoigne un congolais de Guangzhou.

L’Union africaine a fait part de sa préoccupation et convoqué l’ambassadeur chinois à l’UA. « Mon bureau a invité l’ambassadeur de Chine auprès de l’UA, M. Liu Yuxi, pour exprimer notre extrême préoccupation face aux allégations de mauvais traitements infligés aux Africains à Guangzhou et a appelé à des mesures correctives immédiates », a indiqué Moussa Faki Mahamat.

La grande amitié sino africaine prôné dans les grands discours diplomatiques se résume à une convivialité de façade. La réalité africaine, tant sur le continent qu’au pays du soleil levant, est encore loin du « win-win » vanté par les politiques.

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